
Que faut-il pour accomplir de petits miracles ? Douze étudiants, 150 heures de boulot et un modèle mythique de l’Espagne d’après-guerre.
Vous souvenez-vous de ces cours de technologie au lycée où un vieux professeur à barbe vous enseignait comment construire une attente téléphonique ou une sonnette ? En quelque sorte, un synonyme de l’enfer. Auquel les douze étudiants du lycée San Patricio, à Madrid, ont échappé par miracle. Tout cela grâce au défi de leur professeur qui cherchait un challenge pour les motiver à manier les outils (et leurs méninges). Qu’à cela ne tienne : les 12 ados ont dû se faire la main sur une SEAT 600, un modèle écoulé en Espagne à 800 000 exemplaires de 1957 à 1973, et opérer un lifting de fond en la faisant passer du thermique à l’électrique. Un challenge branché, et accepté.
Au total, il aura fallu 150 heures aux mécaniciens en herbe pour arriver au bout de cette voiture, si petite que certains étudiants, nés presque 60 ans après son invention, doutaient qu’on puisse faire rentrer une famille à l’intérieur. La famille, on ne sait pas, mais pour l’électricité, c’est réussi. Outre son nouveau moteur non polluant, la voiture a également gagné un écran tactile, des panneaux solaires sur le toit et des feux LED qui lui permettront de rentrer dans le 21ème siècle sans difficultés.
Cette aventure motorisée est-elle un cas isolé ? Pas du tout. Le « rétrofit », cette technique de conversion à l’électrique de vieux modèles thermiques, est en plein boom. Les textes déposés cette année dans le cadre de la Loi d’Orientation Mobilité (LOM) devraient à ce titre permettre des conversions légales ; et l’AIRE (Acteurs de l’Industrie du Rétrofit électrique) ou la startup Transition-One travaillent déjà d’arrache-pied pour préparer la transformation de modèles thermiques.
À partir de là, à vous de voir si vous aurez le courage d’électrifier la SEAT 600, à peine plus grande qu’un scooter, ou si vous aurez la patience d’attendre le premier modèle électrique du constructeur espagnol, prévu pour 2020.


