
Portrait du visionnaire qui va changer le monde
Qui n’a jamais entendu le nom d’Elon Musk ? Acteur majeur du web, milliardaire, figure de proue de la technologie et de l’industrie, ce sud-américain a déjà influencé votre passé et risque très probablement de changer votre futur. Portrait de celui que l’on considère comme le « vrai » Iron Man.
Jeune mais déjà prodige
Né d’un père ingénieur d’ascendance britannique et d’un mannequin canadien, Elon Musk semblait destiné à une grande carrière. Son géniteur le décrivait déjà comme quelqu’un à l’esprit vif et doué d’une malice particulièrement inventive. Il sera pourtant malgré lui la victime de ses camarades de classe, le petit génie qui attise la moquerie, tant par un pantalon porté trop haut que d’excellents résultats scolaires, surtout en cours de science. Un cerveau déjà en éruption à l’instar de celui d’Einstein ? Possible, mais Elon Musk ne se montre pas aussi casanier que le célèbre génie. Elevé par son père, il voyage à outrance et s’ouvre au monde naturellement, ce qui étend ses œillères et nourrit sa soif de grandeur. C’est en découvrant par hasard l’informatique à l’âge de 10 ans en manipulant un Commodore VIC-20 (l’un des premiers ordinateurs personnels, NDLR) qu’il décèle dans cette technologie une porte ouverte inaliénable à la créativité. Presque hypnotisé, il se met en tête d’apprendre la programmation pour créer un jeu. Deux ans plus tard – il est alors âgé de 12 ans – il vend son premier logiciel-jeu, baptisé Blastar, à un magazine spécialisé en informatique pour la modique somme de 500 dollars. Elon Musk fait son entrée dans le monde des affaires.
Si vous avez un peu de temps à tuer au travail, le magazine Les Numériques rapporte qu’un ingénieur de Google a même recréé le jeu en HTML5. Il vous suffit donc d’une connexion Internet et d’une masse de travail allégée pour le tester ! Le jeune Elon s’envolera par la suite vers les Etats-Unis pour poursuivre ses études. A 24 ans, il est déjà titulaire d’une licence en physique appliquée et d’une autre en économie. Imaginez Lex Luthor et Joseph Schumpeter dans le même corps d’un fringant jeune homme, en somme. Mais Elon Musk ne s’arrête pas là. La prestigieuse université de Stanford lui offre même l’opportunité d’acquérir une bourse pour financer son doctorat en physique appliquée. Il suivra la formation pendant seulement… Deux jours. Et oui, le jeune Elon a d’autres projets beaucoup plus ambitieux.
Chronique d’un succès avéré
Aussi habile qu’un épéiste de la table ronde, Elon Musk a surtout su se placer sur l’échiquier industriel avant d’user de bottes imparables. Après un bref passage dans l’université la plus reconnue du monde entier, il fonde sa société Zip2 qu’il revend à Compaq en 1999 pour finalement empocher 22 millions de dollars, rappelle le journal Les Echos. Des fonds qu’il réutilise trois ans plus tard pour fonder PayPal, la plateforme de paiement sécurisée en ligne qui révolutionne l’e-commerce dont vous vous servez aujourd’hui pour payer vos produits sur le Bon Coin. Elon Musk devient riche comme Crésus et empoche 1,5 milliards de dollars. Au contraire d’un Picsou avide et terrifié de perdre son magot, Elon Musk privilégie l’investissement colossal avec intelligence et devient alors un jeune milliardaire pour qui les portes de la Silicon Valley se retrouvent grandes ouvertes. Une entrée tonitruante dans le giron des start-ups technologiques remarquées. Il injecte 100 millions de dollars dans SpaceX, 70 millions de dollars dans Tesla Motors et 10 millions de dollars dans SolarCity. Qualifié de fou ou de mégalomane, son impertinence ressentie par ses pairs ne l’atteint pas.
Déjà la tête dans les nuages, il rêve de transformer le futur de l’humanité. Une mission au lancement réussi. Ses placements financiers lui permettent d’entrer conjointement sur le marché de l’aéronautique, de l’automobile électrique et du photovoltaïque. Partenaire de la NASA, écolo revendiqué de par ses activités solaires, jusqu’où ira-t-il ? Nouveau visage charismatique de la Silicon Valley, Elon Musk passe pour le coach sportif que chaque équipe de football voudrait avoir. Gourou de l’automobile qui gère ses équipes chez Tesla avec exigence et virtuosité, fabriquant d’une nouvelle génération de fusée avec SpaceX… Elon Musk est partout.
En plus de ses convictions inébranlables, Elon Musk est un dirigeant à la poigne de fer qui n’abandonne jamais. Et que se passe-t-il lorsqu’on ne le suit pas jusqu’au bout ? Son biographe, le journaliste Ashlee Vance, raconte : « Un employé qui a raté un événement de l’entreprise pour assister à la naissance de son enfant s’est fait renvoyer par Musk, qui lui a dit dans un e-mail : “Ce n’est pas une excuse. Je suis très déçu. Il faut que vous décidiez où sont vos priorités. ». Il faudra choisir : la famille, ou la prochaine révolution de l’humanité.
Visionnaire altruiste ou tyran ambitieux ?
Malgré ses faits d’armes annonciateurs d’un futur proche transformé, Elon Musk laisse pourtant entrevoir un fond mystérieux, sombre et intransigeant. Et c’est précisément dans les paradoxes de sa personnalité que le quarantenaire trouve sa notoriété. Richissime homme d’affaires charismatique, l’opinion publique oscille entre suivre le visionnaire altruiste qui voit le salue de l’humanité dans un futur sur Mars, ou craindre un tyran ambitieux qui n’a que pour seul objectif de se remplir les poches. Bruce Wayne ou Lex Luthor ? Ni l’un ni l’autre. Car derrière son profil d’entrepreneur technologique se cache potentiellement un super-héros des temps modernes. Un « vrai » Iron Man sans son armure, qui d’après Les Numériques a grandement inspiré le personnage célèbre de Tony Stark. Et avec son projet Hyperloop qui permettrait de traverser les Etats-Unis à 1000km/h ou son ambition de planter son drapeau sur la Planète Rouge, on ne peut qu’y croire. Elon Musk a souvent déclaré vouloir « Mourir sur Mars. Mais pas à l’atterrissage ». Seul l’avenir nous dira s’il se crachera ou non.« Mourir sur Mars. Mais pas à l’atterrissage ». Seul l’avenir nous dira s’il se crachera ou non.