
Marie Albert, une militante féministe française, s’est lancée dans une longue marche pour qu’aucune femme ne craigne plus jamais de se promener seule.
La (petite) reine. Qui a dit qu’il n’y avait pas de Tour de France cet été ? La journaliste Marie Albert a débuté un très long périple qui fera le tour des côtes françaises cumulant 10 000 kilomètres, en solo, à pied et sans autre équipement qu’une tente pour dormir en plein air. Pourquoi ? Pour montrer que les femmes sont libres de marcher, seules, n’importe où et que les moqueries machos et commentaires désobligeants ne peuvent rien y changer.
Survivor. Comme le clame son t-shirt, ce « Survivor Tour » va à la rencontre de femmes de tout le pays et recueille des fonds pour l’association Parler vouée à soutenir les victimes de violences sexuelles et sexistes. Loin de tester des chaussures neuves, Marie a déjà rejoint Saint-Jacques-de-Compostel depuis Paris l’an dernier (700 kilomètres de marche, c’est pas rien) et se souvient bien des remarques rabaissantes récoltées simplement parce qu’elle est née fille. « Je sais que plein de mecs vont me regarder, confiait-elle lors du départ, et me faire des remarques », mais justement le but est de prouver que si c’est douloureux, cela ne doit pas nous restreindre.
« Ma survie n’est guère plus menacée au fond de la forêt qu’à mon domicile avec un conjoint violent. » Marie Albert
Femmes, fatales. En 2019, elle marchait pour dénoncer les 151 féminicides enregistrés en un an. Cette fois-ci, elle marche pour toutes les femmes du pays. Partie de Dunkerque le 1er juillet, parce qu’elle connaissait un peu le coin où elle a fait ses études et aimait ses plages, Marie contournera la France en redescendant la Normandie, puis la Bretagne. Au 24e jour, elle montrait de sérieux signes de fatigue mais la cause est plus forte et elle n’a pas renoncé. Car ce périple est moins un marathon qu’une odyssée : elle fera 10 000 kilomètres en plusieurs fois, sur plusieurs années s’il le faut. Aussi longtemps qu’il sera nécessaire pour stopper l’injustice et le sexisme.
Soutenir Marie Albert sur sa cagnotte Tipee
Faire un don à l’association Parler
#SurvivorTour Jour 24. Kilomètre 490. ÉPUISEMENT. Je me réveille fatiguée. Je mange sans remplir mon estomac. Je m'endors en marchant. Je termine le GR120, puis le GR21. Je traverse le pont de #Normandie pour rallier #Honfleur. pic.twitter.com/CHs6Fu6o3T
— Marie Albert (@mariealbertfr) July 24, 2020
Crédit photos : Delphine Lefebvre