
Lundi 16 mai, Emmanuel Macron a officiellement choisi Elisabeth Borne comme Première ministre de son nouveau gouvernement. Pour la première fois de l’histoire de la Ve République, une ancienne ministre des Transports va ainsi accéder au second poste le plus important de l’État français.
“Madame mobilité“. Femme de gauche pour des personnalités très à droite, femme de droite pour des personnalités très à gauche, Elisabeth Borne est surtout une femme de la mobilité. Certains journaux l’ont même affublée du surnom de « Madame Mobilité », car c’est un sujet qu’elle connaît sur le bout des doigts.
Dès son entrée au ministère de l’Équipement à la fin des années 80, sa première mission aura effectivement été de concevoir un plan d’urgence pour les transports en Île-de-France grâce auquel a été construit le RER E et la ligne 14. Pas mal pour une entrée en matière.
Je salue la nomination d'@Elisabeth_Borne à #Matignon, une femme compétente et rigoureuse avec qui j'ai eu plaisir à travailler sur les dossiers transport. Elle sera une interlocutrice de qualité, son parcours le démontre, notamment pour tous les enjeux de mobilité toulousains.
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) May 16, 2022
Une carrière toute tracée. Elisabeth Borne est ce que les commentateurs politiques appellent une « techno », elle n’a jamais été élue au suffrage universel et a toujours été présente dans les hautes sphères de l’État. Diplômée de l’École nationale des ponts et chaussées et de polytechnique, c’est une ingénieure qui s’exprime sur un sujet uniquement lorsqu’elle sait de quoi elle parle. Et dans sa carrière elle a très souvent eu à traiter des problématiques de mobilité.
Elle commence son parcours dans la fonction publique au sein du gouvernement socialiste de Michel Rocard en tant que conseillère auprès du ministère de l’Équipement. En 1997, elle rejoint l’équipe de Lionel Jospin pour devenir conseillère technique en charge des transports. À la fin du mandat du Premier ministre socialiste, Elisabeth Borne rejoint la SNCF en tant que directrice de la stratégie. Quelques années plus tard, elle deviendra directrice de cabinet de Ségolène Royal alors ministre de l’Écologie en 2014. Enfin, elle dirige la RATP de mai 2015 à mai 2017 soit, à date, une entreprise comptant 69 000 salariés. Un sacré bateau à faire avancer.
Le 7 mai 2017, Mme Borne devient finalement ministre des Transports. Au sein de ce ministère, elle mène avec poigne deux réformes qui changeront à jamais la mobilité : celle du ferroviaire et la LoM (La loi d’Orientation des Mobilités, Ndr) C’est à elle que l’on doit l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs et de la suppression des embauches au statut de cheminot. Une réforme passée dans la douleur alors que la grève des employés de la SNCF fut historique. Et avec la LoM, elle souhaite verdir les transports de voyageurs et paver la voie pour les nouveaux modes de mobilité.
Opposer #écologie et #économie est une vision dépassée et dangereuse : la transition écologique est la meilleure stratégie croissance de sortie de crise.
✅ pas de moratoire sur les normes environnementales.
✅ engagements écologiques des entreprises stratégiques soutenues. pic.twitter.com/GDWJbZJE42— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) April 30, 2020
Tout à faire. Alors qu’elle a consacré une bonne partie de sa carrière au secteur des transports, Elisabeth Borne n’oublie pas l’aspect écologique et social de son travail. Dans plusieurs interviews, elle souligne que son combat est celui du désenclavement des territoires. Son leitmotiv ? En finir avec les grands projets pour améliorer les déplacements du quotidien. Devenue maintenant Première ministre, à elle de faire bouger les lignes et les pendules du maître des horloges.