
Deux fois plus chers et constamment blindés. À nous de vous faire préférer... les algorithmes.
Une journée comme une autre, en France. Le centre de maintenance des Hauts-de-Seine de la SNCF s’est mis en grève le 21 octobre, rejoint depuis par près de 200 agents. Depuis, plusieurs trains sont paralysés. Sur l’axe Atlantique, un TGV sur trois circule seulement. Seule alternative sur des trajets de moyenne distance, les passagers se sont rabattus sur les compagnies de cars FlixBus et BlaBlaBus. Avec un effet pervers imprévu : l’affluence et la demande à la dernière minute ont fait bondir les prix du simple au double, voire au quadruple. Là où le billet d’un Paris-Nantes coûte une vingtaine d’euros d’habitude, il est passé à 83 euros à la dernière minute.
Bravo @SNCF @ouisncf de ne proposer aucune solution de remplacement des trains.
Rentable pour votre filiale : 108 euros le #blablabus de votre filiale @Blablacar. Qui habituellement est à 30 euros. Lamentable.#servicepublicmonoeil pic.twitter.com/IJq73IbAAg— Anne-Laure M (@AneloreM) October 28, 2019
C’est la faute au robot. La faute surtout aux logiciels qui fixent dynamiquement le prix des billets de ces compagnies, alors même que nous sommes en période scolaire. Exactement comme c’était déjà arrivé lors des pluies diluviennes et inondations qui se sont abattues sur l’Occitanie la semaine passée. Les précipitations ont endommagé les lignes ferroviaires entre Montpellier, Toulouse et Perpignan, et certaines voies ont été coupées pour plusieurs semaines. Même constat : le trajet entre Montpellier et Perpignan est passé à 30 voire 59 euros. Cher pour seulement 155 kilomètres et, surtout, plus du double de d’habitude.
Suite aux épisodes orageux, la voie ferrée a été inondée à hauteur de Villeneuve dans l'Aveyron. Les équipes @SNCFReseau sont mobilisées pour rétablir le trafic #occitanie pic.twitter.com/dw2O2pK03J
— Anaïs Robert (@AnaisTrebor) May 31, 2018
Jamais deux sans trois. Le porte-parole de FlixBus affirme que les réservations de dernière minute ont augmenté de 60% tandis que le directeur des opérations Charles Mouton promet qu’ « il n’y a aucune augmentation ou modification de notre grille tarifaire ». Or, l’algorithme augmente le prix des billets avec le temps et le remplissage afin d’inciter à réserver plus tôt. Preuve de leur bonne foi, les compagnies rajoutent d’ailleurs des cars sur les trajets sinistrés, ce qui aura pour effet de faire baisser le prix unitaire des billets.
Sachant qu’une grève illimitée est prévue pour le 5 décembre prochain, cette situation risque de se répliquer sur tous les cars du pays. Ce qui va créer un nouveau problème : si la SNCF va rembourser les passagers bloqués, elle ne paiera pas la différence entre votre billet de train et le car soudain trois fois plus cher. Sur les plateformes de covoiturage, comme à chaque grève, on se frotte les mains.