
Les gros cerveaux du MIT ont conçu un système qui récupère les émissions NO2 produites en vol, les nettoies et propulse ses hélices avec avant de le rejeter. Qui dit mieux ?
Si l’automobile a entamé sa transition vers des énergies propres, le secteur de l’aviation est confronté à une autre problématique : remplacer une cuve de kérosène par des centaines de batteries augmentera considérablement le poids de l’appareil, compliquant ainsi ses manœuvres et risquant… d’accentuer la consommation. C’est pourquoi l’invention de l’équipe du MIT relève du génie : plutôt que de propulser l’avion à l’électricité, on peut travailler à réduire la pollution générée par ses turbines.
Here's our concept on how to reduce aviation NOx emissions by 95% https://t.co/HF1oZlZMrc
— Steven Barrett (@StevenRHBarrett) January 14, 2021
Prenez vos manuels de physique à la page 2021. Dans un turboréacteur, le mélange d’air comprimé et de carburant est enflammé dans une chambre de combustion. Les gaz alors produits actionnent la turbine, avant d’être rejetés dans l’atmosphère… en même temps que du NO2 (dioxyde d’azote), l’un des pires poisons pour l’homme. Le système créé par les ingénieurs aéronautiques déplace donc les turbines à l’intérieur de l’avion, dans la soute.
Aspirateur & ventilateur à la fois. Là, leurs rejets sont immédiatement captés et filtrés. Au lieu de propulser l’aéronef, les turbines (thermiques) alimentent un alternateur qui produit du courant. Et c’est lui qui fournira l’électricité des turbines sous les ailes. Le tout au prix d’une centaine de kilos ajoutées, plutôt que de plusieurs tonnes. Voici un avion hybride d’un tout nouveau genre.
Selon Steven Barrett qui signe cette découverte, le dispositif pourrait supprimer 95 % du dioxyde d’azote émis, et sauver des centaines de milliers de vies par an.
Le professeur Steven Barrett reconnaît que la fabrication et l’intégration de ce système ne sera pas de tout repos, sans parler des tests d’équilibre, portée et poussée, car cela rebat les cartes pour les équipementiers. Mais c’est faisable. “Si vous voulez une aviation neutre en carbone, voici une façon de régler la question de la pollution de l’air, assène-t-il, d’une manière technologiquement viable.” Si l’on peut se débarrasser du dioxyde d’azote, gaz responsable de la mort prématurée de 71 000 personnes par an en Europe, dont 7500 en France, pourquoi hésiter ?