
L’entreprise américaine n’est pas la seule sur le créneau des avions propres, mais au vu des multiples options désormais envisageables, cette course devrait s'accélérer durant la décennie.
Selon Elon Musk, le facétieux patron de Tesla et SpaceX, ce n’est plus qu’une question de temps (cinq ans environ) avant que l’avion électrique ne décolle pour de vrai. Pipistrel, une entreprise slovène, a par exemple déjà vendu 40 biplaces (photo ci-dessous) et espère enchaîner avec la production de plus gros gabarits dès cette année. Clairement, “l’avion vert”, qu’il soit électrique ou propulsé par des carburants propres, a le vent en poupe. Et même les gros constructeurs ne cachent plus leurs ambitions.
Ainsi, si Airbus et Rolls-Royce ont pris en avril dernier la décision de mettre fin à leur projet commun d’avion électrique e-Fan X à cause de la crise du Covid (Rolls-Royce continuant la course de son côté avec Shell Aviation), Boeing ne semble pas décidé à lâcher l’affaire : le géant américain promet carrément de rendre toute sa flotte capable de voler sans pétrole d’ici 2030. Un pari osé.
#TeamBoeing will deliver airplanes that can fly on 100% sustainable fuel by 2030.
Learn more about our commitment: https://t.co/sqvcuQufR7 pic.twitter.com/cW6gZnSuJp
— The Boeing Company (@Boeing) January 22, 2021
“Les carburants durables sont la solution la plus sûre et la plus mesurable pour réduire les émissions de carbone de l’aviation dans les décennies à venir“, estime Stan Deal, le PDG de Boeing Commercial Airplanes. Concrètement, l’énergie électrique ayant des problèmes de poids, d’autonomie et de production de ses batteries, les carburants propres sont en embuscade dans le zero emission game.
Vers des voyages bio ? Elon Musk lui-même estime que le pétrole sera bientôt remplacé dans tous les moyens de transport connus de l’humanité, sauf les fusées. Au-delà de la toute puissante électricité, le salut venu de ces carburants durables fabriqués à partir de matières premières d’origines biologiques (huiles végétales, déchets ménagers, graisses animales, etc.) permet au moins de multiplier les options en jouant aux apprentis sorciers.
En 2005, l’industrie de l’aviation avait fait la promesse de réduire de 50% les émissions carbones produites d’ici 2050. Alors qu’Airbus semble s’intéresser de près à l’hydrogène, Boeing a déjà lancé dans les airs en 2018 un premier 777 commercial utilisant exclusivement du bio-carburant. La réglementation actuelle n’autorisant que 50% de carburant durable (mélangé à 50% de kérosène traditionnel), les modèles hybrides devraient donc être les premiers lancés à grande échelle. Une transition malgré tout logique et rassurante.