
Les trois roues sont une alternative écologique aux transports traditionnels. Alors Guillaume Delanoë a mis le paquet et ça marche si bien qu’il vient d’ouvrir une boutique à Paris.
Depuis presque dix ans, Guillaume Delanoë, 45 ans, s’est pris de passion pour un drôle de moyen de locomotion : le triporteur électrique. Installé à Annecy, Guillaume a créé Eco-Triporteur, une entreprise spécialisée dans la conception et la vente de vélos cargos électriques, pour les particuliers et les professionnels. Surtout, Guillaume ne se contente pas seulement de vendre ses bécanes, il en propose aussi désormais sous forme de location partagée et connectée, sur les bords du lac d’Annecy. Interview.
Comment l’aventure a-t-elle commencé ?
J’ai vécu en Hollande et au Danemark, des pays où l’usage du vélo est démocratisé par rapport à la France. En 2008, j’ai lancé mon projet sous forme de vélo-taxi à Annecy. Mais c’est une trop petite ville, alors je me suis réorienté vers la vente, en réduisant la taille des triporteurs, et simplifiant la motorisation. Aujourd’hui, nous en vendons entre 100 et 150 par an.
Comment s’est imposé le choix d’Annecy ?
Annecy est très bien équipée en pistes cyclables. On peut faire le tour du lac et aller jusqu’à Albertville. Ensuite, en raison de la topographie, il y a peu de routes, ce qui génère beaucoup d’embouteillages et donc de la pollution. Du coup, les triporteurs apportent une solution de mobilité écologique. Il y a des avantages en matière de gain de temps, de santé et d’économies.
Cent personnes, ce sont cent voitures en moins qui circulent en ville.
C’est unique en France, vous venez de lancer un système de triporteurs partagés.
À l’occasion d’un voyage en Chine, j’ai rencontré un fournisseur qui faisait des vélos partagés. J’ai cherché une solution connectée et j’ai trouvé une société qui fabrique des cadenas connectés au smartphone. Désormais, cinq triporteurs sont à disposition des locaux comme des vacanciers. C’est familial, on peut embarquer jusqu’à quatre enfants à bord.
Vous avez ouvert un magasin à Paris, ça marche bien ? Pensez-vous lancer aussi votre système de triporteurs partagés ?
Depuis début 2018, la ville de Paris subventionne l’achat d’un triporteur à auteur de 600 euros pour les particuliers et 1 200 euros pour les professionnels. Ça va donner un gros boost. Ces derniers mois, on sent déjà une énorme émulation. 1200 euros, c’est la moitié d’un de nos vélos. Sur la location partagée, le frein à Paris, c’est le vandalisme. On y pense mais il faut minimiser le risque, et donc qu’on cadenasse notre concept…