
Il peut remplir 6000 litres d’eau en 12 secondes et enchaîner jusqu’à 10 largages par heure. Mais d’où vient ce (tristement) célèbre avion pompier rouge et or qui vole depuis déjà 55 ans ?
Sauveurs venus du ciel. C’est l’hydravion le plus célèbre du monde et le meilleur allié dans la lutte contre les incendies qui ravagent la France cet été. Filant à une vitesse de maximum de 290 km/h, ces avions bombardiers possèdent deux réservoirs totalisant plus de 6100 litres d’eau qu’ils peuvent larguer au plus près des feux de forêts, même si ceux-ci sont éloignés des routes ou trop escarpés pour les lourds camions des pompiers.
31/07/22 feu d'Aubais dans le Gard,Merci à ses personnes d'être présent pompiers sécurité civile etc…#securitecivile #pompiers #incendie #Gard #incendie #canadair #feu #aubais #avionphotography #avion pic.twitter.com/0O6bcl1elJ
— laurent (@laurentcastel1) August 1, 2022
Comme un pélican. Amphibies, ces avions peuvent s’approcher des rivières, lacs ou barrages pour puiser le précieux liquide alors que leurs confrères à quatre roues doivent se remplir (lentement) à une citerne ou une bouche d’incendie. Il ne faut qu’une douzaine de secondes à un Canadair pour écoper ses 6 tonnes d’eau.
Ainsi, il peut enchaîner les rotations à raison de 6 à 10 remplissages/largages par heure selon la distance entre le plan d’eau et le brasier. C’est peu dire que les pompiers en ont cruellement besoin pour fixer les feux qui s’étendent sur des hectares et des hectares.
Une flotte précieuse. En vérité, il existe différents modèles de cet avion bombardier d’eau (ABE). Créé par la société canadienne Canadair en 1967, le modèle CL-215 fut construit en série jusqu’en 1989, avant d’être remplacé par le CL-415, turbopropulsé et plus performant (il peut atteindre 377 km/h). La marque a depuis été rachetée par le groupe canadien Bombardier (hé oui).
La France possède 21 de ces avions, confiés à la Sécurité civile. Si l’on peut s’enorgueillir de cette flotte (“la plus grande” en Europe, comme l’a exprimé le porte-parole du gouvernement) les appareils sont vieux, aujourd’hui âgés de plus de 25 ans… D’autant que le constructeur canadien a cessé la fabrication en 2015 et que l’acquisition de 6 avions en 2018 avait coûté à la France 400 millions d’euros. Une raison de plus pour redoubler de vigilance pour éviter tout nouveau départ de feu… en attendant peut-être l’arrivée d’un Canadair belge, le Seagle.
Crédit photo de Une : Joachim Bertrand CC