
Moins de bouchons, moins d’émissions... on connaissait déjà les avantages des trottinettes et cie. Mais quand l’essence et tous les frais augmentent, ces mini-véhicules peuvent-ils aussi réduire les factures ? On fait les comptes.
4732 € par an. Nul besoin de rappeler que le cours du pétrole n’a fait que monter depuis 2 ans, le baril de Brent passant de 20 € en 2020 à plus de 100 € en mai 2022. Mais si l’on additionne tout ce que coûte le fait de posséder une voiture, on réalise que rouler est devenu difficile en période d’inflation.
En juin 2022, les prix à la consommation augmentent de 5,8 % sur un anhttps://t.co/TESWQk7Zm7
— Insee (@InseeFr) June 30, 2022
Assurance, entretien, contrôle technique mais aussi carburant, péages et stationnement… une étude du cabinet ADETEC montrait l’an dernier que le budget moyen d’un automobiliste était de 4732 € par an. Sachant que l’inflation a fait monter les prix de 5,8 % en un an, faites le calcul pour deviner combien il vous reste à la fin du mois. Cette situation tendue a donc amené de nombreux automobilistes à délaisser leur volant au profit de véhicules dits de micro-mobilité : vélos, trottinettes et monoroues électriques etc. Et s’ils avaient raison ?
Mini-roues, mini-prix. Pour rouler, encore faut-il posséder un véhicule ; or, une voiture neuve coûte entre 20 000 et 40 000 €, alors que le prix d’entrée sur les monoroues et trottinettes électriques est estimé autour de 500 €, et qu’un vélo à assistance électrique (VAE) démarre à 800 €. Surtout, l’achat est largement moins fréquent dans la micro-mobilité qu’en automobile : vélos et trottinettes électriques sont largement disponibles en flottes en libre-service. Bien sûr, on peut aussi louer une voiture, mais la location longue durée (LLD) est moins répandue que l’achat : sur les 38,4 millions de véhicules roulant en France, 1,2 million seulement sont des LLD.
Les tarifs des flottes varient selon les villes et les engins empruntés mais, pour une demi-heure de trajet quotidien, comptez 5 € environ et des abonnements permettent de réduire encore ce coût. D’autant que ceux-ci peuvent être amortis par les employeurs jusqu’à 50 % du prix, voire subventionnés par les collectivités…
Peu de frais au quotidien. Rouler nécessite également une assurance, dont le coût moyen pour une voiture est de 508 € par an en formule « tous risques ». C’est aussi obligatoire pour tous les « nouveaux véhicules électriques individuels » comme les désigne le code de la route, mais le tarif moyen est d’environ 80 € par an seulement.
Mécaniques ou électriques, les engins de micro-mobilité ne coûtent pas grand-chose en carburant non plus et leur entretien est minime. Ils sont aussi dispensés de stationnement même si, soyons honnête, le plus souvent cela signifie que vous devrez garder et balader votre vélo pliant ou trottinette avec vous partout où vous irez, pour éviter le vol.
Rouler moins cher, pour aller moins loin ? On le voit, sur tous les plans, la micro-mobilité permet de faire des économies nettes au quotidien. Problème, elle reste circonscrite à certains déplacements uniquement, majoritairement de courte distance. A part quelques forcenés, impossible de partir en vacances en trottinette… Mais il est possible de penser autrement cette limite.
La vraie solution ? La multimodalité. La majorité des engins de micro-mobilité sont parfaitement compatibles avec des transports en commun, permettant d’envisager facilement des trajets péri-urbains en combinant bus et trottinette, voire plus loin train et vélo.
Et ce principe fonctionne admirablement aussi avec une voiture. Vélos pliants, et mono-roues tiennent dans un coffre, trottinettes plus souvent à l’arrière. Rapprochez vous des villes au volant, puis profitez de ces mini-engins pour circuler en ville, quitte à sauter dans un tramway pour traverser l’agglomération par exemple, et le tour est joué. Une façon maligne de profiter des avantages de chaque transport en réduisant considérablement ses frais, et sans avoir à abandonner sa voiture.