
Pour relancer son économie et concurrencer la startup nation de Macron, le petit pays d’Europe de l’est propose à n’importe qui de devenir un e-citoyen estonien. L’intérêt ? Créer et gérer sa boite pour une poignée d’euros et simplifier les démarches administratives pour gagner des millions.
Soviets on the Web. Aux confins de l’Union existe un pays connecté, ouvert sur le monde et prêt à tout pour ouvrir son pays au business : l’Estonie. En moins de dix ans, le berceau de Skype, qui en 1991 fournissait le téléphone à un habitant sur deux, a réussi le tour de force de fournir une connexion Wi-Fi gratuite à toute sa population. La E-résidence, pour nous est une révolution, pour eux n’est que la continuation de la dématérialisation. Le pays avait donc envie de montrer au monde que devenir digital n’était pas qu’un simple coup de com’. Et depuis les entrepreneurs séduits par les opportunités offertes par cette nationalité font la queue (virtuellement) pour devenir citoyen.
Business in Wonderland. Pour faire parti du gang, rien de plus simple. Il suffit de l’équipement d’une startup de base : un ordinateur, portable si possible, et toute la bonne volonté du monde. Ensuite, il faut se munir de la somme nécessaire et surtout suivre les indications du site de la e-residence. Dès lors, c’est la même rengaine qu’à la préfecture, veuillez renseigner nom, prénom, date de naissance et lettre de motivation. Comme à la légion étrangère, vous n’êtes pas obligé de dire si vous avez commis crimes ou délits. Un mois plus tard, si vous faites partie des heureux élus, la carte vous attend sous blister dans une ambassade estonienne, ou pourquoi pas à Tallinn. Après c’est fini, plus besoin de vous rendre dans aucune administration, tout se fait par le net.
Concrètement ça sert à quoi ? Sans employer le terme préféré des marcheurs macroniens, le but est de bouleverser les démarches administratives pour créer son entreprise. Ce n’est donc pas une nationalité en soi. Mais si vous voulez créer votre entreprise, pour 100 € oubliez la queue à la préfecture, chez le notaire et à la banque. Le gouvernement estonien rêve d’un pays où les idées et les envies peuvent être réalisées dans la journée. Imaginez, vous avez une idée de business, mais pas de business plan. Pas grave, ici seule votre motivation compte. On comprend pourquoi plus de 15 000 personnes se sont déjà inscrites. À terme, l’Estonie souhaiterait attirer 10 millions d’entrepreneurs grâce à cette solution. C’est à vous de jouer.