
Avec leurs économies personnelles, José Benavente et Benoit Micolon viennent de racheter un coucou pour repérer quotidiennement les embarcations de migrants perdues en Méditerranée.
Un cri du cœur à 130.000 €. « Notre initiative a été lancée sur la base d’un constat malheureusement triste : dans cette partie de la Méditerranée, plus de 3 000 personnes meurent chaque année. Il fallait que l’on fasse quelque chose. » Ça, c’est Benoît Micolon, l’un des deux pilotes à l’origine de l’asso Les Pilotes Volontaires, expliquant récemment à Euronews pourquoi il avait décidé avec José Benavente, actuellement lui aussi pilote de ligne, de craquer 130 000 € plutôt que de rester assis chez lui, tranquille, à regarder les infos sans rien faire. Le but de leur manœuvre ? Acheter un petit avion (un MCR-4S renommé Colibri) et survoler quotidiennement les côtes libyennes à la recherche de radeaux à la dérive.
Devenir l’œil de mers. À l’origine de cette initiative, il y a d’abord la rencontre des deux hommes, en 2006, quand José, déjà actif dans l’humanitaire depuis plusieurs années, décide d’obtenir sa licence de pilote professionnel. Sur les bancs de l’école, il croise alors Benoît, passionné par l’aviation depuis l’enfance et qui depuis a engrangé les kilomètres au compteur – il pilote actuellement des Boeing 747. Et alors que l’indifférence grandit face à la situation des migrants tentant de traverser la mer sur des bateaux de fortune, eux ont finalement décidé de passer à l’action. C’était en janvier dernier, avec la création de l’asso des Pilotes Volontaires dont le rôle est de porter assistance à n’importe quelle personne, « quelle que soit sa nationalité, son origine, son appartenance sociale, religieuse, politique ou ethnique ». Les extrémistes de tous poils en seront pour leur argent.
Toi-même fais-le. Leur mission désormais : « quadriller quotidiennement le rectangle de 150 kilomètres de l’est à l’ouest, sur 50 kilomètres au nord de Tripoli », comme ils le confiaient récemment au Monde. Une vaste mission, diront cerains, mais qui devrait soulager les ONG présentes sur place, déjà fort occupées par les opérations de sauvetage, parfois à l’aveugle. C’est précisément là que Les Pilotes Volontaires entrera en action, en survolant le ciel pour agir comme des vigies et, on l’espère, sauver des vies. Un exemple à suivre, et une initiative que vous pouvez soutenir en faisant dès maintenant un don à l’association.