
Au Japon, cette autoroute a refusé les déviations et passe désormais au travers d'une tour de 16 étages.
C’est bien connu, le plus court chemin entre deux points, c’est la ligne droite. Sans surprise, les rigoureux urbanistes japonais appliquent le principe à la règle et ne font aucune de concession avec la mobilité comme le prouve l’histoire de cette bretelle de la Hanshin Expressway, autoroute qui relit Kyoto à Kobe, l’équivalent nippon de notre A1 Paris-Lille.
Immeuble d’affaires bâti de longue date, la Gate Tower d’Osaka a profité d’un boom économique pour entreprendre une rénovation en 1983. Pourtant, le permis lui a été refusé car la construction d’une sortie de la voie rapide Hanshin nécessitait la destruction de la tour. Arguant qu’elle participait à dynamiser le proche quartier commercial d’Umeda, grâce notamment à sa proximité avec la gare, le propriétaire refusa de vendre son terrain. Après d’âpres négociations qu’on imagine dignes d’un film de yakuzas, un surprenant compromis a été trouvé : l’immeuble a été refait et la Hanshin Expressway la traverse directement en son centre.
Pas d’inquiétude pour les voisins : si un trou remplace entièrement les étages 5 à 7, la route elle-même ne comporte qu’une seule voie et reste dans un tunnel couvert, sans contact avec le bâtiment lui-même. Ainsi aucun, les piétons n’ont pas impactés par la nouvelle route, pas plus que les entreprises installées. Espiègles, les architectes ont d’ailleurs pensé aux usagers de l’immeuble d’affaire : les ascenseurs ne desservent plus les trois étages manquants. Merci de ne pas ouvrir les portes avant l’arrêt complet de la cabine…