
Pour pallier à la situation catastrophique des transports en commun en Île de France, une quinzaine de grands groupes va modifier les horaires des salariés et encourager le télétravail.
Six par mètre carré. Un chiffre. Aujourd’hui, un déplacement domicile-travail sur trois dure plus de 45 minutes en Ile-de-France. C’est énorme et ça ne traduit même pas le second problème auquel les usagers des transports en commun se confrontent au quotidien : un réseau à la limite de l’implosion où les passagers sont parfois entassés à six par mètre carré.
Si l’on ajoute à cela l’évolution démographique de la région (60 000 nouveaux habitants par an), tous les voyants sont au rouge. C’est le cas à La Défense, le quartier d’affaires parisien qui est connu pour être un hub de transports particulièrement surchargé.
Cette réalité est connue et a été érigée – à raison – comme un problème majeur à affronter par Valérie Pécresse, présidente de la région, au moment de son élection. Régulièrement relancée à ce sujet, elle confiait d’ailleurs sans ambages l’an dernier : « Je rencontre des Franciliens qui sont littéralement en burn out parce qu’aujourd’hui les transports sont saturés. »
« Lisser » les horaires. Faisant écho à son grand plan de désengorgement annoncé dans Le JDD, Valérie Pécresse et une quinzaine d’entreprises phares de La Défense ont donné le go, le 28 novembre dernier, à une opération censée redonner un peu d’air aux Franciliens. Le centre commercial des Quatre Temps ainsi qu’Allianz, Axa, EDF, Engie, Total, Société Générale ou encore RTE se sont engagés auprès de la région à « lisser » les horaires de leurs salariés. 5 à 10% d’entres eux vont ainsi voir leurs horaires décalées pour ne pas tomber dans les heures de pointe. C’est à la fois bénéfique pour eux et pour les autres utilisateurs du réseau RATP / SNCF.
Au total, ce sont entre 35 000 et 50 000 salariés qui pourraient être concernés. Certains bénéficieront aussi de mesures de type télétravail, certains jours de la semaine, ce qui aura un effet encore plus radical pour désengorger les transports. C’est un bon début, pas de doute. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, une expérience similaire sera menée dans le secteur entourant les deux branches nord de la ligne 13. Les usagers vous le diront, ce n’est pas un luxe…