
La présidente de la région IDF vient d'annoncer ses solutions pour fluidifier le trafic : des espaces de coworking dans les gares et une incitation au télétravail. Suffisant pour désengorger les transports et réduire les bouchons ?
Résultats. Valérie Pécresse ne rendra pas le métro et les bus gratuits à Paris mais demande à ce qu’on travaille de chez nous pour régler le problème de la saturation des transports et du périphérique. Voici, en résumé, les mots de la présidente du Conseil régional d’Île-de-France après le bilan du comité d’experts sur la question de la gratuité des transports, une piste inenvisageable selon eux. Valérie Pécresse parle plutôt d’une « évolution beaucoup plus sociétale et complexe », qui doit permettre de désengorger les transports en commun. En d’autres termes, ce ne sont pas les transports qui doivent changer, mais vous.
Que propose-t-elle ? Parmi les idées envisagées, on trouve l’instauration de voies dédiées au covoiturage sur les autoroutes, l’aide aux entreprises pour qu’elles s’implantent en grande couronne, au plus près des lieux d’habitation de leurs salariés ou encore l’installation d’espaces de coworking dans les gares d’Île-de-France. Cette dernière piste permettrait, peut-être, de commencer sa journée de travail au calme en attendant que l’heure de pointe soit passée.
Si en cinq ans, le nombre d’espaces de coworking a été multiplié par dix en France, ce n’est pas un hasard ; c’est aussi une façon de fuir les transports. À New York, où 36% des travailleurs sont indépendants, on voit même, aux heures creuses, les restaurants se transformer en espace de travail.
Rester chez soi = ne pas polluer. Mais si vous n’êtes pas prêt à débourser 313 euros en moyenne à Paris pour un espace de coworking, mais qu’il est plus pratique de rester chez vous, Valérie Pécresse n’est pas contre : « L’Île-de-France compte 40% de cadres. Donc 40% d’emplois “télétravaillables”. » Outre cette affirmation, le développement du télétravail permettrait à beaucoup de salariés d’avoir des horaires plus souples pour éviter les heures de pointe et les bouchons. Et, cela va de soi, d’avoir la possibilité de travailler à la maison. Une solution pour limiter la pollution et désengorger les transports.
De son côté, la Mairie de Paris attend les premiers résultats d’une étude concurrente. « Mon intuition est que, sans doute, la gratuité est un bon moyen de faire reculer plus vite la voiture individuelle polluante, affirmait Anne Hidalgo en septembre. La gratuité, c’est de la qualité de l’air et de la qualité de vie. C’est aussi du pouvoir d’achat. Les Dunkerquois économisent ainsi 40 euros par mois, ce n’est pas rien.» Réponse mi-octobre.