
La promesse d’une mobilité décarbonée et accessible aux ménages les plus modestes semble se dessiner dans le projet de campagne du candidat-président Macron.
Trouver une voiture électrique en traversant la rue. C’est l’une des annonces remarquables du candidat Macron en termes de mobilité. D’abord à Poissy le 7 mars, puis à Aubervilliers le 17. le président sortant a annoncé vouloir « [déployer] une offre abordable de véhicules électriques » et mettre « en place des mécanismes de leasing pour accompagner des ménages les plus modestes » afin d’ouvrir l’acquisition d’un véhicule propre à tous.
Dans le projet du candidat Macron : Un véhicule électrique à moins de 100 euros par mois pour les jeunes, les travailleurs du médico-social et le grand public sous condition de ressources. Le programme vise 100 000 véhicules la première année, en 2023
— Eric Béziat (@ericbeziat) March 18, 2022
Un pognon de dingue ? Si le candidat n’a pas encore détaillé les tenants et aboutissants du projet, le journaliste Eric Béziat du Monde a pu lui s’entretenir avec l’équipe de campagne du président-candidat et précise dans un article que « l’objectif est d’offrir, dès 2023, grâce au soutien de l’Etat, 100 000 voitures pour moins de 100 euros par mois en passant par des partenaires privés (…) Trois publics sont visés : les jeunes, les professionnels du socio-médical et le grand public sous conditions de ressources ».
Pas dans la disruption. Comme le Chef de l’état, candidat à sa réélection, l’a résumé récemment lors d’un entretien sur TF1, « il préfère accompagner nos compatriotes pour les aider à acheter des véhicules qui consomment moins plutôt que de continuer à payer une partie de leur plein d’essence ». Une démarche clairement installée dans la continuité de la politique actuelle puisque une somme de 6000 euros est allouée jusqu’au 30 juin 2022 pour l’achat d’un véhicule électrique neuf – auquel peuvent s’ajouter 2500 euros de prime à la conversion.
Pour rappel, le bonus écologique dont il est question ici, est l’un des piliers de la Loi Orientation Mobilités. Malgré cette dernière, vouée à réduire les émissions du transport en déployant notamment un « plan vélo » ou en instaurant des zones à faibles émissions dans les grandes agglomérations, le bilan « mobilité douce » du quinquennat Macron laisse un gout prononcé d’inachevé. Le gouvernement accumule les retards, fixant par exemple l’interdiction des ventes de voitures neuves essence ou diesel à 2040, soit cinq plus tard que ce qu’envisage l’UE – et dix ans après les dates butoirs de la Grande-Bretagne, la Suède ou le Danemark – et semble encore très loin de la promesse des « 100 000 bornes de recharge d’ici 2021 ». D’après le dernier recensement de l’AVERE, la France comptait en février 2022 55 515. Soit moitié de moins que prévu.