
Ça tombe bien : jusqu’ici on employait surtout la méthode la plus lente…
« Pourquoi est-ce si lent de monter dans cet avion ? » Nous nous sommes tous posés la question, un jour, coincés dans une salle d’embarquement. Bonne nouvelle, la science a enfin un début de réponse. Des deux méthodes communément proposées – une simple file d’attente constituée organiquement ou remplir l’avion des sièges du fond en remontant vers l’avant – aucune n’est vraiment efficace. Pire, celle que l’on aurait cru intuitivement la plus valable, de l’arrière vers l’avant, est en fait… la plus lente. Heureusement, une étude publiée par l’American Physical Society est là pour nous éclairer. Rédigé par une équipe de scientifiques norvégiens, cet article affirme qu’il est 28% plus efficace de laisser les passagers les plus lents embarquer les premiers.
La fable des cailloux et du grain de sable. Pour illustrer le bienfondé de cette thèse, l’astrophysicien Jason Hyrum Steffen, professeur assistant à l’université du Nevada, a confié une analogie intéressante à Quartz : « Si vous mettez d’abord le sable, puis les cailloux, vous ne pourrez pas remplir intégralement le bocal. Tandis que si vous commencez par les cailloux, vous pouvez verser le sable, et il comblera tous les vides. » Dans cette analogie, les passagers qui embarquent lentement sont les cailloux (on précise). Bien qu’il ne soit pas impliqué dans l’équipe de recherche derrière le document susmentionné, Steffen a de son côté longtemps étudié le problème de l’embarquement des passagers. Après plusieurs années de recherches, il a d’ailleurs lui-même élaboré un procédé, publié dans le Journal of Air Transport Management en 2008.
Imbattable sur le papier. Considérée comme la plus efficace, sa méthode d’embarquement consiste en une série de vagues. Les premiers passagers appelés sont assis sur les sièges pairs côté hublot, une rangée sur deux : d’abord 30A, puis 28A, 26A, etc. On fait de même de l’autre côté de l’avion (30F, 28F, 26F). Ensuite, c’est au tour des rangées impaires de chaque côté d’être appelées, puis les sièges du milieu et enfin les sièges de couloir. Cela laisse le temps à chacun de s’installer sans gêner le chemin. Lors d’une phase de tests, cette approche s’est révélée 20 à 30% plus rapide que toutes les autres. Seul hic : comment fait-on embarquer les passagers siège par siège ? Si le procédé est sur le papier imbattable, en pratique, il ne prend pas en compte les retardataires ou les crapules qui doublent. À voir comment optimiser son efficacité.