
L’âge de départ à la retraite de votre vieille voiture va beaucoup reculer.
Rien ne se perd, tout se rétrofit. Convertir sa voiture à moteur thermique en véhicule électrique est en passe de devenir une réalité en France. La pratique, appelée rétrofit, est déjà autorisée dans plusieurs pays européens (Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Belgique…) et il semblerait que la France prenne la même route. Selon le site L’Argus, au 14 février, aucune contribution n’a été déposée à la Commission européenne en défaveur du projet qui figure dans la loi d’orientation des mobilités (LOM) adoptée fin 2019. Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’on ne peut plus déposer de recours, donc s’opposer légalement à sa mise en place.
Qu’est-ce que ça va changer ? Après une officialisation et une annonce ministérielle courant mars, non seulement les véhicules déjà convertis devraient pouvoir être homologués mais ceux à venir vont aussi être facilités. Jusqu’à présent, il est nécessaire d’obtenir une homologation par véhicule transformé. Après l’officialisation, toutes les voitures transformées issues d’un même modèle pourront être homologuées en série. Cela étant dit, en amont, une phase intermédiaire importante doit avoir lieu. Il s’agit pour les entreprises spécialisées dans le rétrofit de travailler auprès de l’UTAC (organisme qui procède à tous les essais en vue de l’homologation des véhicules) et du CNRV (autorité chargée de délivrer les homologations européennes des véhicules) afin de normer et réglementer les homologations et ouvrir la voie à une démocratisation de la pratique.
Les atouts sont clairs. Autoriser le rétrofit, c’est accélérer la transition vers les mobilités décarbonées en proposant une nouvelle option prometteuse. En augmentant la durée de vie des vieux véhicules (actuellement dix ans), le rétrofit s’inscrit dans un projet plus global d’économie circulaire. Pas besoin d’acheter du neuf, il suffit d’allonger l’âge de départ à la retraite des voitures (et personne ne manifestera contre ça). Bien qu’un marché soit d’ores et déjà solidement installé (avec une dizaine d’acteurs en France), l’avenir du rétrofit pourrait être compromis par un détail d’importance : son prix.
La plupart des estimations s’élèvent entre 10 000 et 25 000 euros la transformation. À peine moins cher que les modèles électriques neufs d’entrée de gamme… Pas de panique, il y a toutes les raisons de croire que le rétrofit soit très prochainement éligible à des bonus écologiques. Bonne preuve, la très verte mairie de Grenoble annonçait il y a peu la mise en place d’une subvention de 4000 euros pour convertir votre véhicule à l’électrique. La première, on l’espère, d’une longue série.