
Un « quota carbone » a été proposé par les députés François Ruffin et Delphine Batho afin de réduire les voyages en avion, et ainsi limiter la pollution.
L’avion oui, mais pas tout le temps. Il y a un an, François Ruffin et Delphine Batho étaient déjà montés au créneau. Ils avaient soumis l’idée d’interdire les vols domestiques si un trajet en train (et sans correspondance) était possible. « À l’époque, on nous avait traités de fous, d’extrémistes, d’écolos radicaux », se souvient François Ruffin. Malgré ces noms d’oiseaux, les deux députés reviennent à la charge avec une nouvelle idée : imposer un système de quota carbone individuel, le même pour tout le monde, sur les vols en avion.
En d’autres termes, un nombre maximal de kilomètres aériens par personne et par an. « Cela limiterait la possibilité de prendre l’avion pour ceux qui le prennent beaucoup trop, chacun aura la possibilité d’accumuler des points carbone dans le temps pour pouvoir faire un voyage de temps en temps », ajoute Delphine Batho.
La seule option viable ? Les déplacements professionnels ne sont pas concernés par cette mesure. Idem pour ceux en direction de la Corse et les Outre-mer par exemple ou encore les rapprochements familiaux ou les impératifs de santé. Déposée le 30 juin, la proposition de loi va être étudiée et examinée par l’Assemblée nationale dans les prochaines semaines. « Cela fait des années que je pense qu’il faut passer d’une logique de taxes à une logique de quotas, de plafond », a martelé François Ruffin, qui souhaite plus de justice sociale et climatique.
Parmi les mesures déjà prises, celle de la suppression des vols domestiques dont le trajet peut se faire en train en moins de 2h30 sera effective prochainement. La France s’est aussi engagée à fournir des avions non-polluants en 2035. Mais les deux députés veulent agir maintenant, surtout que selon eux, « il n’y a aucun avion vert en vue et aucun salut à attendre non plus du côté de l’électricité ». Si quelqu’un a une meilleure option, c’est maintenant.