
Vous les utilisez pour réchauffer vos plats, des chimistes de l'université d'Oxford en Angleterre utilisent ces micro-ondes autrement : ils veulent chauffer le plastique pour produire de l’hydrogène gazeux.
On peut tout faire dans sa cuisine. Recycler le plastique pour produire de l’énergie ou du carburant, ce n’est pas nouveau. Et c’est d’ailleurs logique : le plastique est un produit dérivé du pétrole brut qui contient du carbone et de l’hydrogène. Avec la bonne technologie, on peut arriver à extraire cette énergie « latente » pour la recycler. Les exemples de transformation du plastique en carburant, essence ou diesel, ne manquent pas. Mais les chimistes d’Oxford parviennent quant à eux à le transformer en hydrogène gazeux.
Dans une étude publiée le 12 octobre dans la revue spécialisée Nature Catalysis, les scientifiques expliquent leur procédé qui permet de récupérer 97% de l’hydrogène contenu dans le plastique en quelques dizaines de secondes seulement. Contrairement à d’autres méthodes qui chauffent dans un premier temps le plastique pour séparer l’hydrogène (il faut plusieurs étapes complexes pour y arriver), cette nouvelle technique est plus rapide. Les chimistes ont broyé le plastique dans un mixeur de cuisine et ont mélangé le tout avec un catalyseur d’oxyde de fer et d’oxyde d’aluminium. La préparation est ensuite chauffée dans un « micro-ondes » de 1000 W. La chaleur fait le reste : il faut entre 30 et 90 secondes pour mener à bien l’expérience.
Une belle promesse. Les chercheurs ont testé leur technique avec des sacs en plastique (qui contiennent environ 14% d’hydrogène), des emballages alimentaires (polypropylène) et du polystyrène. Pour Peter Edwards, qui a chapeauté le projet, les premiers résultats offrent « une solution potentielle intéressante pour les déchets plastiques ». Moins énergivore et plus rapide, ce nouveau procédé élimine les étapes et pourrait, à l’avenir, s’avérer utile pour recycler le plastique, un réel fléau aujourd’hui. Depuis 50 ans, ce sont plus de 5 milliards de tonnes de plastiques qui ont été produites et jetées par l’homme. Il faut tout faire pour réduire ce chiffre sur les 50 prochaines années.