
D’après une équipe de chercheurs, de minuscules microbes présents dans l’océan produisent des quantités considérables d’hydrocarbures de type diesel. À terme, on pourrait les utiliser pour la production de plastiques biodégradables et de biocarburants.
La nature est bien faite. Un article paru sur le site du Hakai Magazine met en avant les premières recherches sur un sujet extrêmement sérieux, et qui pourrait être une solution moins dommageable pour l’environnement que l’extraction de combustibles fossiles : les cyanobactéries. Ces bactéries photosynthétiques (qui utilisent la lumière comme source d’énergie) libèrent, lorsqu’elles se reproduisent ou qu’elles meurent, des centaines de millions de tonnes d’hydrocarbures liquides dans les océans. Heureusement, ces composés sont engloutis par d’autres espèces et bactéries avant d’arriver à la surface de l’eau, auquel cas ils provoqueraient… des marées noires.
800 millions de tonnes. Ces hydrocarbures, appelés alcanes, sont chimiquement similaires au diesel. Des chercheurs éparpillés aux quatre coins du monde réfléchissent ensemble pour comprendre pourquoi ces bactéries en rejettent. Et surtout, comment les utiliser. David Lea-Smith, microbiologiste à l’université d’Est-Anglie en Angleterre, dirige l’équipe pour résoudre tous ces mystères. Selon lui, entre 300 et 800 millions de tonnes d’alcanes sont produits par an. Mais la raison pour laquelle ces microbes rejettent des hydrocarbures (que ce soit pour se nourrir ou pour ne pas se séparer) reste encore floue.
Tonight at #Norwich #Biomakers we're learning about the uses of cyanobacteria (or blue-green algae) with David Lea-Smith from @biouea. Cyanobac put the blue in smarties, make medicinal chemicals & have been trialled for potential biofuels. pic.twitter.com/amQqnVvnVX
— Colette Matthewman (@cliggy83) June 6, 2018
Bientôt du carburant propre ? Néanmoins, les chercheurs réfléchissent déjà à leur utilisation pour créer du carburant ou du plastique. Même si pour l’instant le processus de récupération des hydrocarbures provenant de cyanobactéries nécessite une grande quantité d’énergie, Viji Sitther, biologiste à la Morgan State University de Baltimore, estime que le passage à cette alternative potentiellement verte est une étape importante dans la réduction des effets des combustibles fossiles sur l’environnement. Le projet en est encore à ses débuts, mais il est probable que le travail aura des applications – scientifiques et industrielles – auxquelles l’équipe n’a pas encore réfléchi. Vous y penserez la prochaine fois que vous vous baignez dans la mer.