
L’usine a ouvert ce mois-ci. Une première mondiale qui peut assainir le transport aérien ET supprimer du dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
Voler vert. L’inauguration a eu lieu le 4 octobre à Werlte, en Basse-Saxe, en présence de la ministre allemande de l’Environnement. C’est la première usine de ce genre dans le monde : elle produira à l’échelle industrielle un carburant de synthèse pouvant être exploité par les avions sans rejeter de dioxyde de carbone. Et mieux que ça, même : celui-ci recyclera de l’air pollué.
Une usine de kérosène neutre en carbone a été inaugurée à Werlte en Allemagne, toute première étape du développement de ce carburant dans le pays, qui veux réduire l'empreinte carbone du secteur aérien pour atteindre ses objectifs climatiques #AFP pic.twitter.com/lWReKnjCXI
— Agence France-Presse (@afpfr) October 4, 2021
Comment ça marche ? Pour cela, l’usine va d’abord produire son hydrogène vert par électrolyse mais en tirant son électricité d’installations éoliennes et solaires. Puis elle récupère le CO2 rejeté par une usine de biogaz locale qui revalorise les déchets alimentaires. La paraffine brute ainsi fabriquée devra ensuite être raffinée pour donner le kérosène vert qui servira aux avions.
On doit ce prodige à l’ONG écolo Atmosfair qui voulait prouver qu’on peut se défaire des énergies fossiles. Avec succès, puisque Lufthansa – la plus grande compagnie européenne – vient de s’engager à commander 25 000 litres de cet e-carburant dans les 5 prochaines années. Un chiffre motivant mais qui cache de gros problèmes.
L’avenir aura du retard. L’usine de Werlte ne produira en 2022 qu’une tonne par jour de son carburant. À titre de comparaison, un Airbus 320 consomme 5400 litres de kérosène… par heure. Cela signifie qu’il faudra 4,32 jours de production à l’usine Atmosfair pour alimenter un vol Paris-Marseille, par exemple.
D’autre part, ce carburant synthétique est 10 fois plus coûteux que le kérosène de pétrole. Heureusement, comme la France, l’Allemagne a imposé un quota minimum de biocarburant dans ses avions, ce qui signifie que, même si ce n’est pas rentable pour elles, les compagnies devront y avoir recours.


