
Si vous avez loupé le coche de l’apprentissage du vélo, l’association parisienne AICV est là pour vous aider. Grâce à elle, en moins d’une quinzaine de séances, vous serez paré pour le Vélib’ et prêt à embêter les automobilistes.
Pas de permis obligatoire pour le vélo, pourtant certains cyclistes auraient bien fait de se renseigner avant de prendre la route. Ils devraient savoir qu’il existe des vélos-écoles comme l’AICV (Animation, Insertion, Culture et Vélo) dispensant des cours essentiels à la bonne conduite du véhicule. Qu’enseigne-elle de si important et comment fait-elle pour apprendre aux adultes à pédaler en toute sécurité ? C’est avec un grand plaisir que nous avons rencontré Joël Sick, fondateur de l’association, qui a répondu à toutes nos interrogations.
Quelles sont les activités de l’association ?
Il y a deux activités : celle qui répare et loue des vélos et celle qui gère les enseignements. On donne des cours d’apprentissage pour les adultes, les enfants et les personnes en situation de handicap, nous n’avons cependant pas d’activité sportive.
Y’a-t-il une différence d’apprentissage entre adultes et enfants ?
Ce qui est important avec les adultes, c’est la mise en confiance afin qu’ils progressent selon leur rythme et leurs capacités. L’équilibre se passe étonnamment bien mais il faut travailler sur le pédalage, on les fait alors s’exercer sur une petite pente sans obstacle. Les adultes, c’est chacun à leur rythme contrairement aux enfants que l’on peut booster plus facilement.
Lors des cours, quels sont les plus grands obstacles à franchir par les élèves ?
Il faut créer une confiance commune pour qu’ils créent la leur. Souvent, les gens commencent à pédaler dès la deuxième ou la troisième séance mais on peut avoir des échecs. Certains écoutent assez peu l’animateur ou partent assez négatifs et veulent tout faire d’un seul coup. Ils peuvent partir avec beaucoup de complexes et il faut plus travailler sur la personne. Mais en général, cela se passe bien et on a plus de réussites que d’échecs.
“Les accidents classiques en ville c’est souvent l’ouverture d’une portière trop rapide, les poteaux ou une mauvaise vision due à l’angle mort.“
Combien de temps faut-il pour maîtriser la pratique du vélo ?
On considère que pour prendre son envol, il faut une dizaine de leçons. Toutefois, pour bien apprendre à circuler en ville ce sera plutôt quinze. Quand les gens apprennent les fondamentaux, suite à cinq ou six séances, on les amène sur la route pour les initier au stress de la circulation. La maîtrise du vélo est une chose, être en confiance sur le bitume en est une autre.
Selon vous, comment devenir un meilleur cycliste en ville ?
Lorsqu’on est pressé, on a tendance à ne plus respecter la réglementation. Sur la route, on est toujours surpris du comportement des uns et des autres et les accidents peuvent survenir aussi quand le cycliste fait une erreur. Les accidents classiques en ville c’est souvent l’ouverture d’une portière trop rapide, les poteaux ou une mauvaise vision due à l’angle mort.
Des règles basiques de sécurité, qu’il est important de rappeler car nous sommes de plus en plus nombreux sur les pistes. D’ailleurs, avez-vous constaté une augmentation de la demande de cours ces dernières années ?
L’activité a doublé sur Paris, deux autres associations se sont créées avec une centaine d’élèves par an. On pensait que les cours allaient s’arrêter mais c’est le contraire. Nous développons aussi des cours de vélos électriques car il y a de plus en plus de sollicitations.
Le vélo électrique est définitivement l’avenir, mais comment adaptez-vous vos cours par rapport à son utilisation ?
Le VAE (vélo à assistance électrique) va beaucoup plus vite et peut effrayer. Il faut anticiper les obstacles plus rapidement malgré le fait que c’est un vélo beaucoup plus sécurisant dans la circulation. Tout le monde veut faire du vélo électrique pour circuler en ville car l’objectif, à terme, est bien de remplacer la voiture.
Pour plus d’informations sur les cours et les tarifs, rendez-vous sur le site de l’association.