
Avions, gyrocoptères, hélicos... Selon lui, demain, nous pourrions tous construire notre propre appareil et aller travailler avec.
Vers l’infini et au-delà. « Quand vous volez haut, vous avez l’impression que votre vue s’élargit, explique Xu Bin à Sixth Tone pour justifier sa passion. Votre humeur s’allège immédiatement. ». Quel meilleur carburant pour alimenter l’hyperactivité de ce Géo Trouvetou chinois ? À lui seul, il a déjà assemblé de ses mains plus de 40 appareils en une quinzaine d’années.
Issu d’un milieu modeste dans la campagne de l’Est du pays, sa vie a basculé quand il a vu pour la première fois un avion fendre le ciel au-dessus de lui. Après avoir quitté le lycée, il a acquis des magazines dédiés à l’aviation et a commencé à tenter de construire son propre hélicoptère : des tubes métalliques glanés ici et là, un moteur démonté d’un tuk-tuk et une hélice en bois suffirent pour sa première création… qui ne décolla jamais. Mais malgré les moqueries, 10 ans d’entêtement ont porté leurs fruits.
#NBstory Xu Bin is a farmer. In 1994, 20-year-old farmer Xu Bin began to make planes in his yard. In the past 25 years, he has made a hundred planes. Now, he is applying for a record in the Guinness Book of Records with his plane, the lightest rotorcraft in the world. (Wangchao) pic.twitter.com/YXf0c6kAXS
— Insight Ningbo (@InsightNingbo) February 26, 2019
Sky is the limit. En 2006, un avion rudimentaire avec deux ailes portant un rotor chacune s’éleva dans le ciel et y resta 25 minutes. Jugé dangereux par les autorités, Xu Bin dû continuer ses expériences plus discrètement, loin des villes et jamais au-dessus de 100 mètres d’altitude pour éviter d’être repéré. Une activité qu’il finança d’ailleurs en dilapidant l’argent de ses parents avant de proposer ses services pour de l’épandage ou comme photographe aérien. Depuis 2016, Xu Bin loue un entrepôt à Zheijang et en fait un musée pour exposer ses créations. Son rêve ? Inventer un modèle si léger que n’importe quel Chinois pourrait se le payer et voler avec.
Aujourd’hui, Xu Bin a été rejoint par une centaine de passionnés qui, comme lui, construisent leurs appareils et échangent des conseils. Un engouement que la pandémie n’a pas complètement réussi à stopper : les fans continuent de s’échanger des vidéos sur des réseaux sociaux. Et pour cause : la loi chinoise autorise quiconque à piloter tout avion ultra léger (moins de 116 kilos) sans nécessité de licence de pilote. Alors qui sait, dans un monde de voitures volantes, l’avenir appartient peut-être à ceux qui construiront leur propre hélicoptère ?
Photo de Une non contractuelle.