
Une startup alsacienne, baptisée Woodlight, veut remplacer les lampadaires par des plantes lumineuses confectionnées à partir de gènes d’animaux « phosphorescents » comme les lucioles ou les méduses.
Papillon de lumière. Dans leur laboratoire situé à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin), deux biologistes de formation mènent en catimini leurs recherches. Rose-Marie et Ghislain Auclair ont une idée en tête : faire briller des plantes pour éclairer l’espace public ou les intérieurs. Pour le couple, il s’agit de combattre deux problèmes majeurs : le gaspillage énergétique et le manque de verdure dans les centres-villes. Alors, avec l’aide d’un biologiste végétal, et depuis 2016, ils travaillent sur leur projet de plantes bioluminescentes, c’est-à-dire de végétaux capables de produire naturellement de la lumière.
Concrètement, comment font-ils ? Leur technique est de transférer sur des plantes les gènes d’animaux qui émettent naturellement de la lumière (la bioluminescence). « C’est à partir de fragments de feuilles de ces plantes que nous en élaboreront des nouvelles […] Notre plante modèle est le tabac, c’est elle qui est le plus souvent utilisée dans le monde de la recherche car elle est très connue », détaille Ghislain Auclair à France 3. La technique, déjà utilisée pour le Glowing Plants Project aux États-Unis en 2013, fonctionne. Mais les Américains avaient dû mettre fin à l’aventure à cause du manque de lumière émise par les plantes testées. En Grande-Bretagne, des scientifiques travaillent sur le même procédé, mais avec des gènes de champignons bioluminescents.
Bientôt un prototype. Les deux Français sont confiants. Ils ont reçu une bourse de 90 000 euros de la part de la banque Bpifrance et des grands groupes, comme LVMH ou encore Vinci, sont déjà intéressés par cet éclairage écologique.
Sur leur site, ils expliquent que plusieurs espèces de plantes pourront émettre de la lumière, qu’elles vivront comme « des plantes normales » et qu’elles seront non fertiles afin d’éviter leur diffusion dans l’environnement. D’ici le début de l’année 2021, Rose-Marie et Ghislain devraient avoir un prototype à présenter. Reste à savoir si l’intensité lumineuse est au rendez-vous. Quoi qu’il en soit, c’est le moment de réfléchir aux alternatives face à un danger dont on parle peu : la pollution lumineuse et l’impact de l’éclairage artificiel sur la nature.
Plus d’infos sur le site de Woodlight ici.