
Faire la messe à la mer, ça aurait tout de même une autre tête, moins solennelle et plus proche de la nature. Alors des architectes anglais ont imaginé une église-péniche qui va là où sont ses fidèles.
Dieu ne ménage pas sa péniche. De prime abord, il faut savoir que cette embarcation est une église. Cette étrange péniche de 60 m² possède un curieux toit mécanisé qui peut s’élever comme un soufflet grâce à un système de vis sans fin, pour symboliser un clocher durant les offices. Si la déco intérieure reste épurée avec des murs en contreplaqué blanchi et un plafond boisé, quelques vitraux remplacent des hublots. C’est la nuit que l’esquif prend toute son ampleur, quand le toit en accordéon est dressé et qu’il brille intérieurement comme un phare pour ses appeler les fidèles à approcher du canal.
Love boat. Inventer une église en forme de péniche ? Le but recherché avec cette surprenante conception, selon le studio Denizen Works, a toujours été de « tisser des lien avec les communautés en expansion au nord de Londres ». Donc, même si la « Floating Church » (église flottante) bouscule un peu les traditions de la « maison de Dieu », elle en conserve toutes les missions : être l’endroit où l’on vient se réunir, écouter le sermon, communier ensemble. Simplement, alors que les églises ferment les unes après les autres, celle-ci s’adapte aux modes et aux mœurs d’aujourd’hui : commander les services pour les faire venir à soi.
Ainsi, la péniche pourra aller et venir sur les canaux entre les différentes congrégations pour proposer ses offices – messes, baptêmes ou mariages – mais également accueillir différents événements rassembleurs, tels des cours artistiques ou des clubs de lecture. Tout ce qui peut lutter contre l’exclusion, la pauvreté et aider à unifier les hommes est le bienvenu à bord.
Ohé du clocher. Encore à l’état d’ébauche, le projet a conquis les masses et remporté quelques prix de design en 2017. Au point que le studio Denizen compte bien passer à la construction. Avec la bénédiction du diocèse de Londres, il attire les volontaires pour financer les 340 000 euros nécessaire. Sans attendre, il a déjà esquissé plans et budgets avec les architectes navals et armateurs Turks, Jeckells et Tucker Designs. Un matin viendra où le vent marin vous apportera le son des cloches, alors qu’aucune église ne se dresse dans le quartier.