
En ajoutant un seul de ces wagons dépollueurs, un train capturerait 3000 tonnes de CO2 chaque année en moyenne selon ses inventeurs. Le tout sans consommer le moindre carburant.
Freiner le climat. Vous avez surement déjà remarqué que les voitures électriques et les vélos se rechargent quand ils freinent; mais vous n’avez peut-être jamais su pourquoi. Réponse : c’est parce qu’ils récupèrent l’énergie dégagée pendant le frottement intense. Mais alors, avez-vous déjà imaginé ce que représente énergétiquement le freinage d’un train ? Vous, non. Mais des gros cerveaux de l’Université de Toronto, oui.
A en croire les calculs de ces chercheurs, en moyenne, le volume d’énergie relâché par un train qui freine couvrirait à lui seul la consommation électrique quotidienne de 20 foyers si on parvenait à la récupérer. Et c’est ainsi qu’est venue l’idée de la capter et la stocker dans des batteries. Mais il y a plus urgent aujourd’hui à faire : supprimer du carbone pour sauver le climat. Or, ça aussi, on sait le faire. Mais, jusqu’à présent c’était très (trop) énergivore.
Introducing Mammoth: we are proud to announce the groundbreaking of our newest direct air capture & storage facility in a major step towards gigaton DAC capacity. @CarbFix, our CO₂ storage partner, will provide the permanent underground storage of CO₂: https://t.co/QVCtJZfyvp pic.twitter.com/Io4jRO4hc5
— Climeworks (@Climeworks) June 28, 2022
Train de vie. On vous avait déjà présenté le système de Climeworks, qui consiste en une chaîne de gros ventilateurs pour aspirer l’air extérieur et en extraire le CO2 pour le séquestrer avant de relâcher l’air pur dans l’atmosphère. Sur le même principe, des ingénieurs de la société CO2Rail ont imaginé d’embarquer ce système sur un wagon.
Ainsi, il profite à la fois du flux d’air induit par le déplacement du train ET de l’énergie libérée par le train, évitant ainsi une consommation inutile de carburant pour purifier l’air. En sus, des panneaux solaires ont été installés sur le wagon. Quant au carbone récupéré, après avoir été séparé de l’air aspiré par réaction chimique, il est stocké dans un réservoir qui peut être remplacé dans les gares.
Plus de train, sans retirer des voitures. La société CO2Rail estime que chaque wagon pourrait absorber entre 10 et 20 tonnes de CO2 par jour, donc une dizaine de ces wagons en circulation supprimerait quotidiennement les émissions de 15 000 voitures. A l’année, on atteindrait 3000 tonnes de dioxyde de carbone capturé.
Ces Américains veulent désormais fabriquer et commercialiser ce systèmes auprès de plusieurs compagnies, notamment de fret, afin de verdir leur activité. Selon leurs projections, si le déploiement se passe comme ils l’espèrent, le train dépollueur pourrait supprimer 0,45 gigatonne de pollution de notre atmosphère avant 2030 pour atteindre 2,9 gigatonnes en 2050. Un sacré complément aux usines d’extraction comme celle montée par Climeworks en Islande – la plus grosse au monde à ce jour – et une raison de plus de voir le trains comme la meilleure solution à des transports décarbonés.