
A peine installés, des dizaines de ces machines dites invincibles ont déjà été détériorées. Christophe Castaner voudra-t-il les remplacer à tout prix ?
Escalade (de la violence). Derniers souvenirs du mouvement des Gilets jaunes, ces radars brisés ou recouverts de sac poubelle qui subsistent encore et toujours le long de certaines nationales. Mais ce sont 75 % des 3200 radars de France qui ont en réalité été neutralisés et enlevés depuis. Faisant le bilan pour BFMTV, Christophe Castaner évoquait un coût global d’« un peu moins de 500 millions d’euros » pour le ministère de l’Intérieur. Défendant leur capacité à sauver des vies, le ministre a décidé de doubler la mise et a fait remplacer quelques dizaines d’entre eux cet été par des radars tourelles.
32 flashs, combien de feux ? Ce radar nouvelle génération peut surveiller 8 voies et flasher 32 véhicules en même temps. Une arme redoutable perchée à 4 mètres de haut qu’on croyait invincible… Il n’aura pourtant pas fallu longtemps pour que les radars ne soient pris d’assaut alors même que les travaux d’implantation venaient d’accélérer durant l’été.
Partout en France, les actes de vandalisme se multiplient : recouverts de peinture, brûlés ou démontés à la disqueuse, on en trouve même certains ouverts et vidés de leurs contenus.
Dans le Loiret, son immense pied a été scié, un mois après son implantation. En Savoie, le premier radar dressé vient d’être incendié. Près de Rennes, le maire de Domalain se plaignait à Ouest France que « depuis un an, [ce radar] soit régulièrement dégradé soit avec de la peinture, en paquet-cadeau aux alentours de Noël ou brûlé ».
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Bientôt de retour. Quand on sait que chaque Mesta Fusion (le vrai nom des radars tourelles) coûte près de 32 000 euros, on imagine la facture que voit arriver M. Castaner sur son bureau. Ajoutez-y les 300 millions d’euros de manque à gagner calculés par la Sécurité Routière et l’on peut se demander si le gouvernement souhaitera aller au bout de l’installation des 400 radars prévus pour 2019.
La Ligue contre la violence routière s’est publiquement opposé à cette politique qu’elle estime “obsolètes”. A défaut de répondre, le Ministre rappelle que toute dégradation de radar fait l’objet d’une enquête de police et est punie de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.