
Contrairement à sa promesse initiale, le gouvernement a finalement cédé : le pass sanitaire va progressivement s'imposer dans le quotidien de millions de Français.e.s déconfiné.e.s, et ce dès le 9 juin prochain. Comment ça marche ? Et à quoi sert réellement ce sésame ? On fait le point.
Non, mais oui. C’était dans l’air, comme le virus, et c’est maintenant confirmé : dans son annonce du 29 avril, Emmanuel Macron a validé l’idée d’un pass sanitaire pour accompagner le retour à la “vie normale”, et ce alors même que l’idée, lancée au niveau européen en mars dernier, divisait de nombreux pays (dont la France, paradoxalement). Deux mois plus tard, changement de ton à l’Elysée. Ce pass sanitaire va progressivement devenir la norme pour de nombreux déplacements, à la fois sur le territoire mais aussi en Europe.
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Avec #TousAntiCovid-Carnet, vous pourrez intégrer dans l’app grâce à un #QRCode :
➡️Les résultats des tests
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Une 1ère étape qui vous permettra de voyager en 🇪🇺 en toute sécurité.@olivierveran @Djebbari_JB @CBeaune pic.twitter.com/cPfSgOHciw— Cédric O (@cedric_o) April 19, 2021
Le pass sanitaire n’est pas un passeport vaccinal. Concrètement, le pass sanitaire tel qu’il est aujourd’hui pensé par les autorités vise à ne pas faire de discrimination entre les citoyens déjà vaccinés et ceux qui ne le sont pas encore. “Le pass sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français expliquait Macron dans la presse cette semaine. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis […] En revanche, selon lui, il serait absurde de ne pas utiliser un système de pass sanitaire dans les lieux comme les stades, festivals, foires ou expositions”.
Ce qui signifie, pour résumer, que les Français devront bientôt tendre le bras pour prouver, QR code à l’appui, qu’ils ne sont pas positifs à la Covid-19, que cela soit via une attestation de vaccination, un test PCR négatif ou un certificat de rétablissement. Le tout sera disponible dans l’application TousAntiCovid qui évoluera (ou qui mutera, pour être précis) après que la proposition ait été étudiée par le Parlement, sans qu’on ait beaucoup de doutes sur la validation de cette nouvelle obligation.
«Pour les restaurants, les bras, les cinémas et théâtres, il n’y aura pas de pass sanitaire, et ça c’est très important. Nos clients pourront venir sans dans nos petites jauges», Loic Bonnet, président de l’association des théâtres privés en région dans #LaMatinale pic.twitter.com/P16vSjGy10
— CNEWS (@CNEWS) April 30, 2021
Pass partout ? Dans les faits, ce pass sanitaire ne sera pas exigé pour tous les déplacements du quotidien (coiffeur, courses, restaurant, etc) mais devrait être exigé pour accéder aux manifestations de plus de 5000 personnes (puis sur les événements type concert ou festival de plus de 1000 personnes à compter du 30 juin), aux établissements sportifs en intérieur et extérieur, ainsi que pour entrer sur le territoire français; cette dernière mesure étant principalement réservée aux touristes (sans qu’on sache encore si les travailleurs transfrontaliers seront aussi concernés). C’est, pour résumer, moins pire que prévu. Mais c’est malgré tout un premier pas vers un déconfinement progressif et, espérons-le, définitif; l’idée étant que ce pass permette d’éviter un taux de reproduction du virus si important qu’il nécessiterait un quatrième reconfinement…
Enfin, notons que le pass sanitaire semble avoir été conçu pour ne pas pénaliser les Français.e.s refusant la vaccination, puisque le QR code, comme rappelé ci-dessus, permettra d’afficher un test PCR négatif effectué dans les jours précédents. Une certaine idée de la démocratie, qui s’accompagne néanmoins de grosses contraintes : qui aura le courage, sur le moyen terme, se de faire tester encore et encore pour éviter de se faire planter une aiguille dans le bras ? C’est toute la question posée par cette nouvelle décision qui devrait encore susciter de nombreux débats au printemps.