
Les routes françaises sont dans un état critique et c’est de pire en pire chaque année. Au point que le gouvernement va investir 1 milliard d’euros pour rattraper le retard d’entretien.
En matière d’autoroutes c’est bien connu, les allemandes sont les plus rapides et les françaises les plus sûres. Enfin c’est ce qu’on croyait… Longtemps sur le podium des meilleurs infrastructures routières, la France dégringole dans les classements internationaux. Après avoir décroché la 1ère place en 2012 du classement des autoroutes par le Forum économique mondial, nous avons été rétrogradés au 7e rang en 2018 avant de tomber maintenant… à la 18e place. Alors si tout le monde a encore en tête l’effondrement du pont de Gênes en 2018, la France n’a pas de leçon à donner.
1 rénovation en 10 ans au mieux. Différents rapports dénoncent un manque cruel d’entretien de longue date. Pour l’Observatoire national des routes (ONR), les départementales ne sont rénovées qu’une fois par décennie. Si les mieux entretenues sont goudronnées tous les dix ans, la moyenne se situe à treize ans et les pires n’ont pas été révisées depuis 23 ans. La faute aux dotations toujours plus chiches aux collectivités locales – en charge de 370 000 kilomètres de voies – mais les routes nationales ne sont pas mieux loties. Les 12 000 kilomètres de routes et autoroutes entre les mains de l’État ne sont remises à neuf qu’une fois… tous les 25 ans.
Chaque année, à peine 5% des routes nationales sont remises en état.
1 route sur 2 à réparer. Alertée par la Fédération des industriels de la route en 2018, Élisabeth Borne évoquait déjà un « état critique » où « 50% des surfaces sont à renouveler ». On recensait alors un manque de signalisation horizontale sur 50% des routes, des panneaux inadaptés à la réalité dans 40% des cas et, plus grave encore, 1 pont sur 10 en « mauvais état ». En clair : il y a du pain sur la planche. En cause des dégradations, l’augmentation de la logistique par camion et le nombre de SUV sur les routes, des véhicules dont le poids accélère l’usure. Loin de se défausser de sa responsabilité, la ministre a annoncé un plan d’action.
Un milliard. La loi de Finances 2020 prévoit une enveloppe d’un milliard d’euros pour la rénovation du réseau routier, rien que cette année. Sont visés en priorité les fissures, la déformation des routes et les ponts. Globalement, les budgets délégués à l’entretien des réseaux et au « désenclavement routier des villes moyennes et des régions rurales » sont en hausse en 2020. Toutefois, la Fédération nationale des travaux publics fait savoir qu’après avoir rogné des années les investissements, « l’effort de rattrapage pour une remise à niveau des réseaux devra être très conséquent » si l’on veut améliorer la sécurité et la vitesse moyenne des usagers. Conclusion : il faut s’attendre à croiser des travaux cette année. Beaucoup de travaux.