
Jusqu’à présent, et comme vous ne vous appelez pas Batman, rouler masqué vous semblait complètement ridicule. Mais un ennemi invisible est venu chambouler tous vos préjugés, et vous vous demandez si l’utilisation d’un masque FFP2 sert vraiment à quelque chose. On fait le point.
Un coup en avant, un coup en arrière. Depuis le début de la pandémie COVID-19, c’est l’un des sujets de discussion les plus violents sur les réseaux sociaux : la marche arrière (ou avant, c’est selon) du gouvernement concernant le port d’un masque de protection de type FFP2.
Après avoir pendant plusieurs semaines maintenu que ce dernier n’était pas nécessaire (et qu’il était réservé en priorité au personnel soignant), les dirigeants français ont finalement changé leur fusil d’épaule, renforcé en cela par l’Académie de médecine qui recommande désormais très vivement le port du masque pour tous, notamment après le déconfinement. “Il est établi que des personnes en période d’incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus (c’est-à-dire l’évacue dans l’air) et entretiennent la transmission de l’infection”, a-t-elle déclaré voilà quelques jours. De quoi semer le trouble chez les Français qui souhaitent mettre leur nez dehors.
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Une priorité dans les taxis et VTC. Jusqu’à présent, le port du masque n’était pas obligatoire, ni dans la rue, ni dans la voiture ; pourtant vous avez certainement déjà croisé des automobilistes, même seuls, armés d’une protection faciale. Ont-ils tous perdu la tête ? Pas forcément. Les études menées depuis plusieurs semaines tendent à montrer que le coronavirus a la peau dure et peut survivre plusieurs jours sur des surfaces comme le plastique, l’acier ou le verre (des matériaux qu’on retrouve pour partie dans les habitacles). Le port du masque vise donc, pour les conducteurs.trices, à éviter de potentiellement transmettre leurs microbes à d’autres membres de la famille qui pourraient monter à bord.
Dans ces cas précis, les propriétaires de voiture ont tout intérêt à se couvrir le visage, soit avec des FFP2, soit avec des masques artisanaux. D’autant plus qu’un conseiller de Donald Trump, le dénommé Anthony Fauci (accessoirement professionnel de l’immunologie) estime que le COVID-19 peut se transmettre par le simple fait de parler (et non pas simplement en toussant ou en éternuant). Les covoitureurs (s’il en reste) en seront pour leur argent, et sans doute encore plus les taxis et autres VTC encore en activité, qui tous devront se procurer en urgence des protections.
#CORONAVIRUS #COVID19 | Qu’est-ce qu’un masque grand public ? Ces masques sont-ils produits en France ? Comment mon entreprise peut-elle s’en procurer ?@AgnesRunacher répond à vos questions.
+ d’infos : https://t.co/VLzF8o0YgZ pic.twitter.com/V0QKNfNkID
— Gouvernement (@gouvernementFR) April 16, 2020
Pour tous les autres, ceux qui sont les seuls à monter dans leurs véhicules, le masque est tout sauf impératif et son absence n’entrainera pas de verbalisation (à moins que vous n’utilisiez votre voiture pour des motifs de loisirs ou de départ en vacances…). À noter que des entreprises liées à la mobilité, comme Michelin ou SEAT, ont déjà lancé la production de masques ou de respirateurs ; c’est dire si l’heure est à la mobilisation générale. On rappellera enfin que la Société française des sciences de la stérilisation propose un tuto YouTube pour confectionner soi-même son masque. Pensez à apporter un soin particulier au look de ce “bandana facial”, on est encore loin d’en avoir fini avec ce qui ressemble à tout sauf à un gadget pour hypocondriaque.