
Les mobilités douces s’installent peu à peu chez les Français et l'autopartage prend le dessus.
De conjecture à conjoncture. Déjà en 2016 le cabinet McKinsey relevait dans une étude plusieurs changements en matière de mobilité. Parmi elles, l’utilisation croissante de véhicules à la demande pour des besoins variés, ce qui le poussait à établir que « d’ici 2030 une voiture neuve sur dix pourrait être un véhicule partagé ». Pratiquement quatre ans plus tard, de nombreux signaux tendent à confirmer cette hypothèse.
Premier constat, avec un réseau de stations et d’acteurs de plus en plus dense, une offre grandissante et un accès aux services toujours plus simple, le nombre d’usagers de véhicules partagés est en constante augmentation depuis 2012. D’ailleurs, si le nombre de voitures neuves vendues en France reste stable, tout porte à croire que cela pourrait changer à l’avenir.
Le véhicule particulier en berne. À commencer par le nombre de permis délivrés. Trop long, trop cher, plus aussi indispensable, l’obtention du permis de conduire est en recul chez les 16-25 ans. Cette baisse est aussi le signe de l’existence d’alternatives de mobilité douce de plus en plus efficaces, nombreuses et séduisantes. Dernier argument vérifiant les prévisions du cabinet autour de l’autopartage : l’essentiel de la croissance démographique en France est portée par les grands pôles urbains. Des aires où la densité de population décourage l’utilisation de véhicules particuliers et où sont donc privilégiées les solutions de mobilité à la demande.
Si la tendance conserve le même rythme, d’ici dix ans 30% des kilomètres parcourus le seront par des véhicules partagés.
La capitale en tête de peloton. Dans une agglomération saturée par l’automobile comme Paris, ce processus subit même une accélération. Aujourd’hui, six ménages parisiens sur dix ne possèdent pas de voiture et d’après une étude menée par la mairie « 46% des usagers de l’autopartage en France renoncent à leur voiture personnelle ». Plus loin, la même étude déduit « qu’un véhicule utilisé en autopartage en boucle peut remplacer sept voitures et libérer six places de stationnement ». Des chiffres que vous entendrez sans aucun doute de nombreuses fois lors des prochaines campagnes municipales.