
Hong Kong, c’est plus de 7 millions d’habitants. Autant dire qu’il faut se serrer dans un espace vital réduit à 2m². Face à cette crise du logement, le gouvernement envisage désormais d'aménager son sous-sol.
150 000 euros le m². Si Hong Kong est le paradis des businessmen, elle est l’enfer des claustrophobes et autres agoraphobes. En cause, un ratio superficie/population disproportionné, avec 1005 km² pour plus de 7 millions de citoyens — 41% du territoire étant déjà couvert par des parcs. S’y loger est devenu un luxe, comme l’indique la forte inflation que connait l’immobilier, avec des prix pouvant atteindre 150 000 euros le m² — alors que même à Paris, on ne dépasse pas les 12 000 euros.
Les conséquences sont sans appel : 7 Hongkongais sur 10 pensent que la ville est devenue invivable et 40% la fuiraient s’ils en avaient la possibilité. Car si les plus fortunés arrivent à se loger, ce n’est pas le cas des 200 000 locaux qui vivent dans des « maisons-cages » de 2m², sorte de cercueil bordélique où respirer est un luxe. Mais alors que « tout le terrain plat urbain de Hong Kong est déjà construit », affirme à Wired Tony Ho, directeur du Département de développement et d’ingénierie civile, une nouvelle option vient d’apparaître sous leurs pieds.
Six feet under. Après une étude de faisabilité réalisée en 2011, le gouvernement local a dégagé l’existence de 48 sites sous lesquels des cavernes pourraient être construites. Qu’on se rassure, celles-ci ne sont pas censées loger des habitants. Il n’existera donc pas de clivage social sordide entre la population du « dessus » et celle du « dessous ».
Ces espaces souterrains seront dédiés aux archives, parkings, stations d’épuration ou crématoriums — installations gourmandes en espace sans avoir besoin de lumière pour tourner. Bon, en revanche, ce n’est pas donné. Un simple garage peut coûter 6,5 millions d’euros. Pas de quoi effrayer le gouvernement, bien décidé à mettre la main à la poche.
Paris sous Seine. Les premières excavations hongkongaise devraient démarrer d’ici un ou deux ans. Un exemple qui pourrait alors donner une certaine idée de l’urbanisme de demain. La Mairie de Paris a d’ailleurs lancé, en main 2017, un appel à projets pour ses sous-sols pour pallier un éventuel manque de place en surface. Comme quoi, quand on se creuse la tête…