
Du pneumatique grand public au masque pour le personnel soignant, c'est toujours une histoire d'air.
Effort de guerre. Depuis le début de la pandémie, et encore plus depuis le confinement généralisé, le monde vit une situation inédite, et pas dans le bon sens. L’organisation internationale du travail (OIT) estime qu’à ce jour, 1,25 milliard de travailleurs risqueraient un licenciement ou une baisse de salaire ; soit une situation inédite depuis la Seconde Guerre mondiale. Alors qu’une partie de l’économie est à l’arrêt, que de nombreuses entreprises ont tiré le rideau ou mis la clef sous la porte, Michelin décide de transformer ses usines pour contribuer à ce qu’on appelait jadis l’effort de guerre en proposant aux salarié.e.s qui le désirent d’apprendre la confection « face mask » P1 ou P2 (avec une pièce souple recouvrant le nez, la bouche et le menton), tous produits dans la région Auvergne Rhône-Alpes. C’est ce qu’on appelle un beau geste.
Michelin's research, materials, manufacturing and scientific intelligence mobilised to produce masks and visors: https://t.co/pmvi7ZxlkP #staysafe #covid19 pic.twitter.com/Jc7MpAu0Nj
— Michelin (@Michelin) April 10, 2020
Réutilisable jusqu’à 100 fois. Baptisé OCOV, ce masque réutilisable 100 fois créé en partenariat avec Ouvry (une société lyonnaise spécialisée dans la protection biologique et chimique) a été mis sur pied (sic) en « moins de trois semaines » selon le communiqué de presse de Michelin. Certains diront qu’il arrive au bon moment puisque le gouvernement peine encore à fournir des masques à usage unique à l’ensemble de la population. Supposément moins chers que les masques FFP2 à usage unique (ceux que vous ne trouvez plus nulle part), ils sont aussi la preuve qu’une entreprise mondiale peut, selon l’urgence, se transformer en profondeur pour répondre à des besoins inattendus. Et mettre à contribution son service d’impression 3D pour cela.
Today, Mr. Menegaux visited one of the workshops where the masks are being produced, with two other members of the Group Executive Committee: Mr J.C. Guérin, Manufacturing and Mr E. Vinesse, Research & Development. #MichelinTakesAction #covid19 pic.twitter.com/ZKuuPrlMXm
— Michelin (@Michelin) April 10, 2020
Déjà en cours de production à l’usine de La Combaude, à Clermont-Ferrand, 130 000 de ces masques ont déjà été réservés pour le personnel de santé de la région. L’objectif de l’entreprise est de faire sortir des usines 400 000 exemplaires par semaine, dont une partie pour les salarié.e.s du groupe. À terme, d’ici fin juin, l’entreprise annonce pouvoir produire 5 millions de ces précieux sésames (l’équivalent de 500 millions de masques jetables) tout en souhaitant, paradoxalement, que leur industrialisation se termine le plus vite possible. D’ici là, il faudra prendre son mal en patience. Et retenir, encore un peu, sa respiration.