
D’après une enquête en ligne menée par « l'Observatoire des mobilités émergentes » sur la manière dont se sont déplacés les Français entre les deux confinements, la tendance est à la « démobilité » et aux modes de transports individuels.
Une vie normale ? Ce n’est plus un secret pour personne, et depuis bien longtemps : la crise sanitaire a bousculé nos vies, et aura des conséquences énormes sur la manière dont on va continuer à vivre. Parmi les usages en mutation, il y a la mobilité, déjà au centre des débats depuis plusieurs années. Juste avant la mise en œuvre du deuxième confinement à la fin octobre, une enquête en ligne a été menée par deux cabinets (Obsoco et Chronos) pour l’Observatoire des mobilités émergentes auprès de 4500 individus âgés de 18 à 75 ans.
Si 25% des personnes interrogées disaient avoir repris une « vie normale » (sic), 55% avouaient encore limiter leurs déplacements, soit plus d’un Français sur deux. La mise en place massive du télétravail et du temps partiel sont l’une des explications à ces chiffres. Mais quand on se déplace, comment le faisons-nous ?
À l’air libre. L’enquête parle d’une « redistribution des usages » concernant les déplacements du quotidien. Le vélo est à la hausse, avec une augmentation de 21%, suivi de la marche (+6%) et de la voiture individuelle (+3%). Le succès du deux-roues n’est plus à démontrer, et l’aide de 50 euros à la réparation ainsi que la création de pistes cyclables (les coronapistes) aura permis cette croissance. La piétonnisation des centres-villes et la limitation de vitesse à 30 km/h sont aussi citées comme étant des aménagements nécessaires.
Pour les personnes interrogées qui boudent les transports en commun, 63% d’entre eux ont déclaré qu’il s’agissait d’une volonté d’éviter ces modes de déplacement. Si les raisons ne sont pas évoquées dans l’enquête, on peut là aussi s’avancer, et dire que la peur d’attraper le virus est un facteur à prendre en considération. « Cette défiance à l’égard des transports collectifs est surtout liée à une défiance vis-à-vis des autres usagers », explique Gwenaëlle Gault, directrice générale de l’Obsoco, l’un des cabinets en charge de l’enquête, au Figaro. Ceci étant dit, 52% ont confiance dans les grandes entreprises de transports pour assurer la « sécurité sanitaire ».
Les transports dans le collimateur. Ces hausses s’accompagnent fatalement de baisses. La plus spectaculaire est pour les transports en commun en ville, avec une diminution de 10% pour les métros, les bus et les trams. Par exemple pour la RATP, le site Capital parle d’une perte de « 380 millions sur le chiffre d’affaires (annuel) du groupe ». Le train (-8%), le covoiturage (-6%) et les taxis (-4%) prennent aussi de plein fouet la crise. « En 2020, nous avons perdu 42% de nos voyageurs », indique Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, au Figaro. Et Blablacar enregistre une baisse de 30% de son activité (50 millions de passagers en 2020 contre 71 millions en 2019).
C’est pourquoi on parle donc de « démobilité » : les Français continuent de limiter leurs déplacements, et certains usages comme la livraison à domicile (de repas ou des courses) ou encore le « drive » limitent les mouvements. Mais au moins, en marchant et pédalant plus, les Français optent pour des modes plus écologiques et bénéfiques pour la santé. C’est un point positif à retenir de cette enquête.