
Tecnam a transformé un appareil court-courrier en véritable "congélateur volant", à même de maintenir pendant les trajets les doses de vaccin à une température de -86 °C.
Depuis le début de la course aux vaccins, on savait que l’un des problèmes majeurs, au-delà de la vitesse de production des laboratoires alors en lice, concernerait les conditions de conservation des doses. Qui a oublié les premiers articles, il y a quelques semaines, mentionnant un stockage idéal du vaccin Pfizer à une impensable température oscillant entre -60 et -80°C (alors qu’un congélateur traditionnel descend à -24 °C) ? Si les autres versions développées ne sont pas aussi gourmandes en froid, une fois “décongelées”, les doses de vaccin ne peuvent être conservées que cinq jours au réfrigérateur entre 2 et 8 °C. Il fallait donc innover d’urgence pour ne pas casser la chaîne du froid.
Entre alors en jeu le constructeur aéronautique italien Tecnam : ses équipes d’ingénieurs et de chercheurs se sont associées à Desmon, fabricant (lui aussi transalpin) de groupes froids. Le Tecnam P2012, un appareil compact à onze sièges habituellement réservé au transport de passagers pour des courts-courriers, a donc reçu dans sa carlingue un système réfrigérant nommé “ultra-freezer”, conçu pour transporter plus de 100 000 doses de vaccins par voyage ! Cette version cargo porte désormais le nom plutôt stylé de “P2012 TravelCare”.
Italian aircraft firm #Tecnam transforms one of their 11-seater planes into a massive -122F freezer that can transport 115,000 Pfizer and Moderna #CovidVaccine doses.@DailyMailUK talks about Tecnam P2012 #TRAVELCARE: https://t.co/0me59p8kr5 pic.twitter.com/tUmxDFx20n
— Tecnam Aircraft (@tecnam) January 19, 2021
Pas besoin de tarmac nickel pour sauver mamie. Les caractéristiques techniques de ce “congélateur volant” sont impressionnantes : -86 °C assurés pendant le transport (sauf dans le cockpit), -65 °C maintenus pendant une demi-journée après l’arrêt du système en cas de panne d’électricité, un coût de 0,005 dollar par dose de vaccin (et par heure de vol)… L’avantage d’un avion de ce calibre est aussi que la taille des pistes d’aérodromes nécessaires à des atterrissages en sécurité peut être relativement modeste, et dans des états variables. Des conditions délicates interdites aux gros porteurs. Pas besoin de tarmac flambant neuf pour aller sauver mamie en vitesse.
À souligner que, spécialisée dans les appareils légers, l’entreprise Tecnam était déjà reconnue en Italie et dans le monde pour des activités annexes au transport de passagers : évacuation sanitaire et surveillance aérienne faisaient (entre autres) partie de leurs compétences. Le transport de matériel médical n’est donc qu’une nouvelle corde à leur arc.