
Au regard de l'inflation généralisée, c'était dans l'air. Et c'est désormais confirmé : l'abonnement mensuel augmentera de 11,8% dès 2023.
Un Navigo à 100 € ? Depuis plusieurs semaines, c’était une rumeur persistante. Avec une inflation galopante touchant à peu près tous les secteurs (10,6% en octobre en zone euro), l’hypothèse d’une explosion du tarif Navigo pour les Franciliens, passant à 100 € par mois, était sur la table. Au final, un “arrangement” semble avoir été trouvé, mais pas certain qu’il convienne aux usagers.
84,10 € dès janvier 2023 pour un abonnement mensuel, telle est l’annonce faite ce mercredi 6 décembre par Valérie Pécresse, à la tête d’Île-de-France Mobilités. Jusque là, le prix était fixé à 75,20 € par mois, une somme déjà très élevée en temps de crise, et à comparer (amèrement) avec les tarifs initiaux, en 1975, quand le tarif zone 1-2 était fixé à…. 6,10 € (source : Wikipédia). Et même au regard du prix de 2015 (70 €) c’est une hausse de presque 15 €.
Ile-de-France : le passe Navigo mensuel coûtera 84,10 euros en 2023 – https://t.co/4FLsFsn6iC
Malgré l'aide de 200 millions d'euros annoncée par l'Etat, le gestionnaire des transports franciliens a annoncé une augmentation de 12% de ses tarifs.Voir la source pic.twitter.com/jAyNNa4n4w— Robot De l'Info (@RDelinfo) December 6, 2022
Friture sur la ligne. Si l’annonce de cette hausse doit encore être entérinée par le conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités, peu d’espoirs sur le fait que la courbe soit infléchie. Et cette hausse n’est pas isolée, puisque le ticket à l’unité augmentera lui aussi, passant de 1,90 € à 2,10 €; idem pour le carnet de 10 titres (dès janvier au prix de 19,10 €, soit +13%) et le pass Navigo à la semaine (30 €, soit +31,6 % de hausse !). Les tickets disponibles dans les bus, eux non plus, ne seront pas épargnés, ils seront désormais vendus à 2,50 € (contre 2 € actuellement). La hausse généralisée étant justifiée par l’inflation générale, le prix de l’énergie et un manque à gagner pour les transports en commun en raison d’une progressive désaffection des voyageurs, depuis 2 ans.
Le pire a malgré tout été évité. Aussi improbable que cela puisse paraitre, la situation aurait pu être encore pire si l’Etat n’avait pas mis la main à la poche pour amortir le choc, avec le déblocage express d’une enveloppe de 200 millions d’euros pour éviter une encore plus grande augmentation qui aurait vu le prix du Navigo dépasser la barre très symbolique du 100 € mensuel. Maigre consolation pour les finances d’Ile-de-France Mobilités, avec un trou actuel dans la caisse estimé à 450 millions d’euros.
Une seule boussole : les usagers. https://t.co/5fMmhlVmHj pic.twitter.com/s0OkOvmv57
— Clement Beaune (@CBeaune) December 6, 2022
Cette annonce intervient par ailleurs au pire moment pour l’organisme public, alors que les Franciliens affrontent par ailleurs une série de déconvenues sur le réseau, entre pénurie de métros et de chauffeurs, et autres lignes fermées le soir en raison de travaux sur les infrastructures. « Je sais que ça fait déjà plus de trois mois que les Franciliens galèrent. La RATP fait tout pour améliorer les choses explique au Parisien le ministre des Transports Clément Beaune, la période est difficile, mais cela peut et doit s’améliorer dans les mois à venir ». On souhaite bien du courage à Jean Castex, nouveau patron de la RATP, pour les mois à venir. Et encore plus aux usagers, alors même que les employeurs sont fortement encouragés à prendre en charge le remboursement à hauteur de 75 % de ce Navigo de moins en moins accessible.


