Paris lève le pied. Ils semblent flotter dans l’air, jaillissant face à vous à la même hauteur qu’un ralentisseur, ce qui déclenche un réflexe de freinage chez n’importe quel automobiliste. Pourtant, ces passages piétons ne sont que des illusions d’optique, simple tour de magie assuré par le graphisme et la peinture brillante qui reste visible, même la nuit.

Abbey road contre les abus. Installée par la ville de Paris depuis fin juin, cette signalisation expérimentale en trois dimensions est testée sur différents carrefours sensibles et zones 30 km/h, dans les 7e, 18e et 14e arrondissements, pour une durée de deux ans. Si pour la maire du 14e arrondissement, Carine Petit, la mission est de « faire prendre conscience, par un moyen original et non répressif que la priorité est aux piétons », l’adjoint à la mairie de Paris en charge des transports, Christophe Najdovski, est plus mesuré. Il prône quant à lui « moins d’accidents, moins de vitesse, meilleure cohabitation des usages » dans des zones où se rencontrent tous les types de mobilité.

Passages piétons 3D à #paris14 c’est fait ! https://t.co/ujmO6cxxic

— Carine Petit (@carine_petit) 26 juin 2018

Comme plusieurs villes du monde avant Paris – et en France, du Nord à l’Auvergne en passant par Toulouse et Reims – il ne s’agit que d’un test grandeur nature pour voir le comportement des usagers. D’ailleurs, des capteurs ont été aménagés pour mesurer la vitesse et leurs résultats seront communiqués dans un rapport remis entre autres à la Sécurité routière. Si d’ici 2020 l’expérience se révélait concluante, la Ville de Paris pourrait envisager de la confirmer définitivement, puis de l’étendre à bien plus de croisements et abords des écoles et pôles citoyens.