
Si les infirmiers ou les inspectrices des impôts s’ennuyaient, ils et elles peuvent désormais aller conduire les nombreux passagers qui attendent à l’arrêt de bus.
Ça roule. Le décret est tombé semaine dernière, entre Noël et le réveillon, signé par Élisabeth Borne et poussé par pas moins de 4 ministres (l’Intérieur, l’Ecologie, la Santé et la Fonction publique). Il ne s’agit ni de réguler votre électricité ni d’encadrer votre consommation de carburant ; non, le décret du père Noël vient autoriser les fonctionnaires à faire des heures sup’ comme chauffeurs de cars.
Les fonctionnaires pourront conduire des bus scolaires pour pallier la pénurie ⤵️ https://t.co/mRjaLDjARu
— Libération (@libe) December 29, 2022
Jusqu’ici, ce n’était pas possible, les agents de la fonction publique ne pouvant pas exercer une « activité lucrative » en plus de leur mission d’État. Coup de baguette magique et voilà : ils peuvent maintenant conduire « un véhicule de transport scolaire ou assimilé ». Car c’est là l’objectif du gouvernement : palier au manque de conducteurs de cars qui grippe les services de transport « en faveur des élèves et étudiants handicapés ».
Le chemin des écoliers. En pratique, tous les agents peuvent désormais faire une demande à leur employeur (collectivité territoriale ou l’État) pour obtenir cette dérogation à la loi. Qu’ils soient infirmiers, employé de mairie, prof ou contrôleur aux impôts, tous peuvent recevoir un salaire pour convoyer des enfants, des seniors et des publics spéciaux. Ils ne devraient toutefois pas pouvoir aller travailler chez Blablabus ou la RATP, quoique la loi puisse évoluer puisque cette dérogation est testée pour une durée de 3 ans.
Qu’est-ce que ça va changer ? Indéniablement, la France manque de chauffeurs et de chauffese, dans ses régies de transport urbain comme dans le secteur du transport à la demande. Toute aide est la bienvenue pour éviter de rajouter des voitures individuelles dans les bouchons. Mais on peut douter que le nombre de fonctionnaires en poste mais désaffectés suffise à combler ce manque. Cela va par contre probablement faire chuter le coût d’embauche sur ce marché tendu. Et, qui sait, si l’expérimentation est étendue à d’autres secteurs, cela pourrait éviter des grèves en permettant des réquisitions d’urgence…


