Trop en avance sur son temps, cette voiturette des années 1950 n’a pas fait date.
Rétrofutur. On en parlait récemment, la voiture sans permis est en train de s’offrir une cure de jouvence auprès des jeunes. Mais avant que cet engin, autrefois moqué, ne devienne un obscur objet de la hype, la voiture sans permis a été un concept trop en avance sur son temps. Bien avant les années 80 où la « voiturette » connaît un essor en France entre les mains de constructeurs comme Ligier ou Arola, il y a eu Gabriel Voisin et ses Biscooters.
Bon Voisin. Au sortir de la Seconde guerre mondiale, la France traverse une période de pénurie. Gabriel Voisin, chef d’entreprise – spécialisé dans l’aéronautique et fournissant l’armée française – planche sur de petits moyens de transport bon marché pour que le Français moyen, qui n’a pas forcément accès à une voiture classique, redevienne mobile.
Ainsi naîtra le Biscooter, appareil solide voué à assurer le déplacement de deux personnes et réduit à son minimum avec une carrosserie ne comportant qu’un simple châssis en aluminium, une capote et un pare-brise. Mais c’est peut-être sous le capot que se trouve la vraie révolution puisqu’avec son moteur 2 temps de 125 cm3, le Biscooter relève de la catégorie des véhicules à moteur pouvant être conduits sans permis. Le premier cas notable depuis la création du permis de conduire en 1922.
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— ClassicCarWeekly.net (@ClassicCarWeek) August 12, 2018
Chausson à son pied. En 1950, un prototype est exposé au salon du cycle et de la moto. Bien que l’engin impressionne les visiteurs, le projet ne trouve pas le chemin de l’usine. Les différents prototypes du Biscooter rencontrant peu de succès en France, Gabriel Voisin se tourne alors vers le marché espagnol, aux besoins similaires. L’engin devient là-bas le Biscuter, une petite voiture avec moteur Hispano-Villiers de 197 cm3 et 9 chevaux lui permettant de foncer à 75 km/h ! Grâce à un prix nettement inférieur à une voiture classique, l’engin connaît le succès en tant que « Zapatilla », en Français : le « chausson ». Comme quoi, en automobile comme ailleurs, nul n’est prophète en son pays.