La société privée fait partie, avec Le Train ou Railcoop, des nouvelles entreprises ferroviaires à vouloir profiter de l’ouverture à la concurrence pour opérer des nouvelles lignes en France. Et Kevin Speed a l’ambition de lancer des trains rapides (300 km/h) et abordables entre les métropoles et les villes situées proches de celles-ci avant 2027.
Libéralisation du rail. Si la SNCF est encore loin d’être mise sur le carreau, des concurrents viennent donner quelques sueurs froides à l’entreprise ferroviaire publique. Parmi eux, il y a Kevin Speed, une société co-fondée en 2022 par Laurent Fourtune, 53 ans, qui a notamment travaillé à la RATP et pour le tunnel sous la Manche (Getlink). Le slogan de cette startup ferroviaire : « La grande vitesse pour tous, tous les jours ». Derrière ces mots, il y a l’ambition d’opérer des trains à grande vitesse et low cost sur des lignes reliant les grandes métropoles françaises (Paris, Lyon, Marseille, etc.) à des villes de taille moyenne situées à environ deux heures de celles-ci.
Les trains, qui seront capables d’aller à 300 km/h, pourraient opérer jusqu’à douze rotations par jour, soit six allers-retours. Le prix annoncé à ce jour est réellement low cost : pendant les heures creuses, l’usager paierait selon l’entreprise « 3 euros le trajet pour 100 kilomètres ». Et pour arriver à ces tarifs, Laurent Fourtune explique aux Échos que Kevin Speed s’inspire des sociétés aériennes à bas coût avec « une très haute densité à bord, une rotation rapide des actifs et des coûts d’exploitation réduits depuis des bases secondaires » mais aussi des trains japonais, notamment le Shinkansen.
Le TGV Kevin Speed : "(…) pour faire monter à bord une clientèle issue de la classe moyenne – d’où la référence au prénom Kevin très populaire dans les années 1990 – que le télétravail et les prix de l’immobilier éloignent des centres villes." https://t.co/4ZMQGWFVER
— Transports et mobilité (@mvt_tc) January 23, 2023
1 milliard par an pour la SNCF. Kevin Speed, qui a annoncé avoir signé un contrat avec un « constructeur français majeur » pour développer ses propres trains (des rames à un seul niveau avec 14 portes au total, comme l’explique Mobilités Magazine), prévoit de lancer sa première ligne avant 2027. Enfin, si l’entreprise parvient à trouver un accord avec SNCF Réseau — la société qui s’occupe de la maintenance et de l’exploitation du réseau ferré national — sur une durée de 30 ans, le temps nécessaire à la startup pour amortir le coût des trains… Kevin Speed estime qu’elle paiera 1 milliard par an pour l’exploitation des lignes à SNCF Réseau.
D’après les premières informations, les usagers devront booker leurs trajets via une application mobile et ils ne pourront pas réserver de siège. Pour le reste — quelle sera la première ligne à ouvrir, le fonctionnement, les véritables prix des billets, le confort à bord, etc. — aucune information n’a encore été dévoilée par Kevin Speed. Mais avec un nom pareil, on espère qu’elle réussira son pari.
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