
En 2019, il n’y a eu qu’un mort sur les routes à Oslo. Soit 36 fois moins que Paris…
Un record. La nouvelle est arrivée par la voie du quotidien norvégien Aftenposten. L’an dernier, une seule personne a trouvé la mort sur les routes d’Oslo. Un record accompli à la force d’une politique drastique de sécurité routière : interdiction de la voiture dans de nombreuses rues, centre-ville plus ouvert aux cyclistes et séparation entre vélos et automobiles élargie. Mais ce n’est pas tout. La capitale a aussi installé des péages à ses abords et les tarifs de stationnement ont augmenté. Sans compter les quelque mille places de parking remplacées par des dizaines de kilomètres de pistes cyclables…
Vision Zéro. Ces bons résultats font suite à l’adoption d’un programme nommé « Vision Zéro ». Ce projet vise à réduire le nombre de morts et d’accidents sur les routes et a débuté en Suède en 1997 avant de se répandre dans plusieurs pays – dont la Norvège en 2002. À l’échelle nationale, il a poussé la vitesse moyenne sur les routes à être réduite et les fabricants à mieux sécuriser les voitures. Dans ce même élan, de nombreuses villes ont également renforcé leur réseau de transports en commun et de vélos en libre-service pour inciter les Norvégiens à moins prendre le volant. Une politique contagieuse qui a séduit plusieurs villes américaines dont New York, Chicago, L.A. ou San Francisco. Mais la voiture demeurant un tel pilier de la culture et de l’urbanisme local, Vision Zéro n’a jamais réussi à être parfaitement mis en place au niveau international.
Et ici ? À Paris, en 2018, on dénombrait 36 morts sur les routes. Imiter Oslo cela signifierait limiter non seulement la place de la voiture dans le centre-ville, mais aussi sa vitesse. Deux sujets sensibles. Cela dit, les prochaines élections municipales dans la capitale ne pourront plus les éviter et sont déjà sur certaines lèvres. Ainsi, l’actuelle maire, Anne Hidalgo, candidate à sa réélection, propose de piétonniser en partie le centre de Paris et d’instaurer un système de navette pour s’y déplacer. Plus vague, elle souhaite aussi mettre en place des alternatives pour se passer de son véhicule personnel. Un indice du changement à venir, où la réduction de la pollution atmosphérique et la sécurité routière occuperaient (enfin) la place qu’elles méritent.