
Championne du monde 2018 dans la catégorie rallye nouvelles énergies, Anne-Valérie Bonnel en connaît un rayon en matière de copilotage. Et voici ses conseils de compétitrice pour améliorer vos trajets.
Pouvez-vous nous dire quelles sont les qualités d’un.e bonne copilote ?
Cela peut paraître bateau, mais un bon copilote doit savoir rester attentif aux événements sans se laisser distraire. Ensuite, il faut qu’il ou elle ait toujours une vision globale de l’itinéraire entrepris. Enfin il faut savoir être réactif si un événement inopiné intervient sur la route afin d’avertir le ou la pilote.
Quelles informations doit avoir un.e copilote avant d’entamer un long trajet ?
Un.e bonne copilote doit toujours étudier le chemin avant de prendre la route. Il faut connaître les dangers, l’itinéraire exact et lorsque l’on part en voiture électrique, on doit prévoir un plan de charge. Il ne faut jamais avoir à chercher une borne lorsque sa batterie est presque à plat. Un voyage en voiture électrique n’est pas le même qu’avec une voiture thermique.
Y a-t-il des éléments supplémentaires à préparer lorsque l’on part avec une voiture électrique ?
Avec une motorisation électrique, il faut prendre en compte sa consommation d’électricité, regarder la capacité que l’on a au départ, la capacité que l’on veut à l’arrivée et voir le temps que l’on va passer aux différents points de chargement. La copilote doit préparer ces informations en amont du voyage. Cela prend seulement 15 minutes avant de partir, mais c’est important de le faire.
“Le copilote est la vigie du véhicule”.
En compétition, devez-vous aussi gérer cette question de l’autonomie de la batterie ?
Actuellement, les boucles établies par les organisateurs ne nécessitent plus de passage par la case recharge. Il y a de moins en moins de problèmes d’autonomie en compétition, ce qui témoigne de la maturité de la technologie de la voiture électrique.
Comment donner des indications au pilote sans le stresser ?
Il faut veiller à garder son calme et être le plus serein possible durant le trajet. Avant chaque changement de direction, la copilote doit donner les instructions plusieurs kilomètres avant un virage et ne pas hésiter à les renouveler. On peut faire une annonce à 5 kilomètres , une autre à 2, puis à 1 et enfin à 100 mètres. En compétition, on annonce les courbes à 50 mètres ou à 10 mètres.
Enfin, en cas d’événement inattendu sur la route, comment doit réagir un.e bonne copilote ?
Il faut qu’il ou elle trouve une solution tout de suite. Si c’est un encombrement sur la route, il faut revoir son plan de charge car il pourrait y avoir des changements à y effectuer à cause un changement d’itinéraire. Surtout, la personne doit aussi s’assurer que le ou la pilote a bien enregistré le problème : le copilote est la vigie du véhicule.