
Selon l’INSEE, en 2017, les Français accordaient 11% de leur « revenu disponible aux transports individuels, principalement pour la voiture ». Dans ces 11%, un quart est consacré au carburant. En fonction des différentes sources, ce chiffre varie entre 1300 et 1800 euros par an. Une estimation qui pourrait augmenter avec la récente flambée des prix causée par la guerre en Ukraine.
Un Smic par an à la pompe. Posséder une voiture, c’est essentiel pour une énorme majorité de Français. Se déplacer, aller travailler ou faire les courses; voici les raisons essentielles. Mais c’est aussi un coût, estimé à 4732 euros par an selon le bureau d’études au service des politiques alternatives de déplacements (ADETEC). Dans un rapport, il est indiqué que le carburant et les lubrifiants représentent une dépense annuelle de 1355 euros — pour une voiture qui roule environ 13 000 kilomètres par an —, soit 111 euros par mois.
Il s’agit d’une moyenne : selon les usages et le type de carburant que l’on met dans sa voiture, certains conducteurs dépensent moins et d’autres beaucoup plus. Le rapport précise d’ailleurs qu’il « n’est bien entendu pas possible d’annoncer un prix de revient précis pour chaque cas particulier. Seule une comptabilité individuelle sur plusieurs années permet de répondre à cette question ».
Le prix au litre ce soir 9 mars 2022 en plein centre de Paris… pic.twitter.com/jD8hRdV7nx
— Fontener ن (@fontenermont) March 9, 2022
Les avis divergent. Les chiffres varient en effet d’une source à l’autre. Pour l’INSEE, en 2017, les Français accordaient 11% de leur « revenu disponible aux transports individuels, principalement pour la voiture ». La part que représente le carburant dans ces 11% était estimée à 24%. Même son de cloche selon le bilan annuel des transport : cette même part était estimée à 25%.
D’après un rapport du gouvernement sur l’énergie publié en 2021, un ménage a dépensé en moyenne 1542 euros par an en carburant, soit 128,50 euros par mois. Comme on peut le voir sur ce graphique (page 18), même si parfois la courbe baisse, la part que consacrent les Français au carburant depuis les années 70 n’a cessé d’augmenter. La moyenne était en dessous de 8% des dépenses en 1970, et à plus de 13% cinquante ans plus tard.
Un autre exemple. Au moment de donner des « chèques carburant » aux Français à l’autonome 2021, le gouvernement avait fait ce calcul : « un ménage motorisé moyen roulant à l’essence, qui réalise 12 818 kilomètres sur l’année, dépensera 1752 euros (sur la base des prix moyens de 2018-2019) » en carburant, écrit Les Echos. Pour quelqu’un qui réalise 80 kilomètres par jour avec un véhicule diesel, sur cinq jours, le coût annuel pour le carburant serait de 1300 euros, soit 108 euros par mois.
Plus de 100 euros le plein. S’il faudra analyser les variations de prix sur le long terme, nul doute que la récente flambée des prix causée par la guerre en Ukraine aura un impact sur les prochains bilans concernant le budget des Français consacré à l’essence. Mais les effets se ressentent dès maintenant pour les automobilistes au moment de faire le plein.
En moyenne, le vendredi 11 mars 2022, le Sans Plomb 98 était à 2,189 euros le litre, le Sans Plomb 95 à 2,121 euros et le Gazole (B7) à 2,246 euros . Avec ces prix, un plein peut vite s’approcher, voire dépasser, les 100 euros. Un chiffre proche de celui de l’ADETEC mentionné plus haut, mais seulement pour un plein et non pour le budget mensuel consacré au carburant. L’État à annoncé, à partir du 1er avril, une baisse de 15 centimes par litre durant quatre mois pour tous les Français, soit environ 9 euros sur un plein. Mais si les tarifs ne baissent pas rapidement, ce seront les automobilistes qui en paieront les conséquences, et notamment les populations les moins aisées, plus dépendantes de la voiture pour vivre et travailler.