
Alors que l'hiver est définitivement là et que le nombre de lits occupés par des patients Covid-19 remonte un peu partout en Europe, la question d'un reconfinement partiel ou total revient sur toutes les bouches. Mais la stratégie du "quoi qu'il en coûte" est-elle encore d'actualité ?
Reconfiner les non-vaccinés ? Depuis le lundi 15 novembre, c’est une réalité au centre de l’Europe. En Autriche, du moins, où les personnes non-vaccinées sont poliment invitées à rester chez elles, dans un pays de 10 millions d’habitants qui connaît actuellement un pic de contaminations (13 000 nouveaux cas) jamais connu jusque là. Sur le vieux continent, ce n’est hélas pas une exception : l’Allemagne, la Belgique ou encore la France vivent actuellement une remontée des cas Covid, et ce depuis la mi-octobre. De quoi inciter certains, ici et là, à re-prononcer le mot interdit : reconfinement.
“Rien n’est à exclure”. Interrogé sur le sujet ce samedi 13 novembre, dans l’émission On Est En Direct, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal n’y est quant à lui pas allé par quatre chemins : “il ne faut jamais rien exclure par principe. Cette épidémie continue de surprendre le monde entier“. Un message en guise d’avertissement pour celles et ceux ayant oublié les gestes barrière, mais aussi les récalcitrants à la vaccination (quand bien même la France affiche un taux supérieur à la moyenne européenne, avec 75% de vaccinés contre 67% en Europe). Mais un message aussi rapidement tempéré par Attal : “pour le moment, il est absolument hors de question de parler de reconfinement dans notre pays parce qu’on a un taux de vaccination très élevé”. CQFD. Hélas pas suffisant pour empêcher la remontée du #Reconfinement sur les réseaux sociaux, où l’angoisse d’un bis repetita gronde depuis plusieurs jours déjà.
« Avec la vaccination on a construit une muraille, il faut maintenant éviter qu’elle se fissure. »
Le porte-parole du gouvernement, @GabrielAttal est ce soir dans #OEED et réagit à l’aggravation de la situation sanitaire en France ⬇️ pic.twitter.com/GyRlefL2gB
— On Est En Direct (@OnEstEnDirectF2) November 13, 2021
🗣️ #Covid19 “La France n’est pas à l’abri d’une nouvelle vague. Toutes les hypothèses sont sur la table, nous sommes face à un virus qui nous surprend”@CCastaner, président du groupe @LaREM_AN
▶ #Les4V avec @Caroline_Roux pic.twitter.com/QiKqOQZbfh
— Info France 2 (@infofrance2) November 15, 2021
De la démobilité à la démobilisation. Evidemment, à ce stade, l’idée d’un reconfinement à l’Autrichienne semble impensable en France. Officiellement, la stratégie reste celle du pass sanitaire, voire de la troisième dose pour les catégories à risque. Tout au plus, un reconfinement des non-vaccinés permettrait une désaturation des lits, mais en aucun cas une limitation de la circulation du virus. La mesure, en outre, serait difficilement applicable d’un point de vue juridique, surtout au pays des droits de l’homme…
Il n’empêche que la France s’apprête à vivre son deuxième “hiver Covid”, et que les solutions anciennes ne semblent plus coller à l’époque. Après la démobilité (télétravail, confinements, etc), imposée en 2020 pour répondre en urgence à la crise sanitaire, l’heure ne semble plus être aux restrictions de mouvements. Et surtout pas à quelques mois d’une élection présidentielle où, paradoxalement, la mobilité n’émerge pas comme l’un des sujets cruciaux débattus par les candidats. Un problème de taille au regard des 24 derniers mois, et qui pourrait grandir encore si le gouvernement changeait son fusil d’épaule quant à une immobilisation surprise des Français avant Noël. Eux, de ce point de vue, semblent avoir symboliquement eu leur dose.