
Paris s’apprête à proscrire le tabac dans quatre de ses parcs. Pour le moment, c’est un test grandeur nature, mais que les fumeurs se préparent déjà à la cigarette du condamné.
À l’est, l’Éden ? Strasbourg est pionnière en la matière. Il y a trois ans la ville interdisait la cigarette dans les aires de jeu des enfants, rapidement imitée par la capitale et le reste de la France. Le 1er juillet, après six mois de test, le conseil municipal a entériné une extension de ce décret à tous les parcs. Les fumeurs qui enfreindraient la loi se verront d’abord rappelés à l’ordre avant d’écoper d’une amende de 68 euros. Pas en reste quand il s’agit de souffler sur les braises, le Conseil de Paris a voté la reproduction de cette expérimentation antitabac dans ses propres espaces verts.
Lourd passif. « L’objectif, déclare l’élue Laurence Goldgrab, est de lutter contre le tabagisme et la banalisation de la cigarette auprès notamment des plus jeunes et de respecter les non-fumeurs. » Les cardiologues et fumeurs passifs disent merci puisque, si l’on en croit Libération, le tabac reste responsable d’un tiers des cancers. Pourtant, il semble que la multiplicité des mesures ne suffise plus à endiguer le tabagisme. Depuis le début de la décennie, le nombre de fumeurs ne réduit plus.
Vos luttes partent en fumée. Qu’on s’en plaigne ou qu’on soit rassuré, la liste des lieux où il est autorisé de fumer se réduit à chaque bouffée prise et il faut s’attendre à ce que ce droit finisse sous peu au fond des cendriers de l’histoire. Il est facile de retracer l’évolution de la loi sur le tabagisme. Fumer était déjà proscrit dans les lieux publics, la loi de 2005 l’interdit également dans les avions, trains et gares. À partir de février 2008, on excluait aussi les bars, restos, clubs et salles de concert en dehors des fumoirs avec extracteurs de fumée. On respirait enfin normalement et on retrouvait le goût de ce qu’on avalait. Les suivantes mesures (paquet neutre et hausse de prix) auront des effets au mieux fumeux.
Pourtant il y a un véritable enjeu à cette nouvelle loi et lui va fonctionner : supprimer les mégots.
Ces pollutions environnementales libèrent toute leur morbide chimie dans les eaux, faunes et flores. Ces déchets mettent une décennie à disparaître donc bien plus que toute thérapie pour arrêter de fumer. Alors, OK pour les parcs. Et, rien que voir disparaître ces milliers de mégots jaune pisseux, on voudrait bien voter illico l’extension de la loi aux plages et côtes.