Inauguré par le président Xi Jinping en octobre, le pont HKZM aurait nécessité un million de mètres cubes de béton et 420 000 tonnes d’acier, l’équivalent de 60 tours Eiffel. Techniquement, l’ouvrage est une prouesse unique au monde : un ouvrage de 55 kilomètres, maintenu au-dessus de la mer par de gigantesques haubans, pour permettre le passage des navires de commerce.

Il serait capable de résister à des rafales de 340 km/h. Des îles artificielles ont été érigées à mi-chemin par sécurité et le pont comprend une section sous-marine là où la profondeur ne permettait pas une construction sûre. Humainement aussi c’est un symbole qui pèse, car ce pont relie la Chine aux villes influentes de Macao et Zhuhai.

Cette construction va permettre aux habitants qui traversent régulièrement pour raisons professionnelles de délaisser les vieux ferrys. De Hong Kong à Zhuhai, ce trajet leur prend 4 heures en moyenne. Avec ce nouveau pont, il suffira de 45 minutes en voiture. Ou plus probablement en car…

Avec 6 voies et 4 tunnels, le pont HKZM fera gagner plus de 3 heures aux frontaliers tout en limitant le nombre de ferrys en navigation.

En effet, la traversée nécessite un permis bien spécifique, que la république populaire de Chine – seule propriétaire du pont – ne compte pas délivrer facilement. Seules quelques compagnies d’autocars ont été agréées, et encore… Les chauffeurs seront examinés médicalement et surveillés tout au long du trajet par caméra.

Pour les automobilistes qui devront demander le précieux sésame, ce sera probablement plus complexe encore, et cela risque d’alimenter les bases de données de la (trop souvent paranoïaque) Chine. Une dernière indication à ceux qui auront décroché leur pass : pour rappel Hong Kong roule à gauche, alors que la Chine circule à droite… Gardez l’œil ouvert.