Annoncés le mois dernier, les chiffres de la mortalité routière ont fait jaser. Se posait la question de savoir si la baisse du nombre de morts en 2018 était liée ou non à la loi limitant la vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire. Pour se faire une idée, la Sécurité routière s’est demandé à quelle allure conduisaient les Français quand il n’y a aucun radar à proximité.

Elle a commandé une étude aux experts du CEREMA qui ont surveillé une cinquantaine de routes dans vingt départements différents pendant six mois. Ce sont des sections sans danger qui ont été choisies, sans virage ni grande descente, donc aucun obstacle à la conduite pour laisser l’automobiliste en confiance, et voir ainsi quelles vitesses étaient réellement pratiquées.

En juin, juste avant la loi, la vitesse moyenne calculée était de 87 km/h. Depuis juillet, et la limitation à 80 km/h, la moyenne est passée à… 83 km/h.

Les résultats de l’étude ont été présentés par la Sécurité routière et ils prouvent que si la mesure a eu un effet fort au début, le « coup de frein » s’est estompé depuis. Près de 44 millions de véhicules ont été enregistrés, entre juin et novembre 2018, et leur vitesse moyenne a été calculée à 83 km/h. Ils sont donc majoritairement en infraction depuis 6 mois.

Autre très mauvaise nouvelle, les conduites extrêmes n’ont pas changé. Comme le rapporte le site Radars-Auto, un automobiliste sur cinq continue de circuler à plus de 90 km/h malgré la loi et la part des chauffards dépassant 100 km/h a réduit de seulement 3 points : de 12% des voitures, on est passé à 9%. Le danger est donc toujours là, même si les radars ne l’oublient pas.