
La régie a même une équipe dédiée et des partenariats avec plusieurs associations et lieux d’accueil.
L’an dernier, l’accueil de jour de Charenton (dans le Val-de-Marne) a fermé ses portes sur décision de la ville. Conséquence de quoi, de nombreuses personnes en grande pauvreté se sont retrouvées à errer à la recherche de lieux pour dormir à l’abri du froid et de la pluie. Une part d’entre eux se rabat sur le métro parisien, un choix lourd de conséquence puisqu’en descendant sous-terre, ils renoncent souvent à la sociabilisation de la ville. Un aller sans retour.
Tirant la sonnette d’alarme, l‘Observatoire du Samu social a comptabilisé entre 200 et 350 personnes qui dorment quotidiennement dans les stations de la RATP. En journée s’y ajoute plus d’une centaine d’autres dans les rames. Selon le Samu Social, les sans-abri sont présents seulement « dans une station sur deux », préférant les grand pôles d’échange que sont Auber-Opéra, Charles-de-Gaulle-Étoile ou Châtelet. Loin de déloger ces habitants nocturnes, la RATP a choisi une autre voie : les accueillir au mieux.
Depuis 1994, une équipe dédiée d’agents formés à l’action sociale va quotidiennement au devant des SDF. Le « Recueil social » les connaît tous et toutes, maintient le dialogue et s’inquiète de leur santé 365 jours par an. Profitant de partenariats que la RATP a signés avec plusieurs associations, la soixantaine de bénévoles de cette équipe les aiguille pour trouver des soins, des vêtements, ou les rediriger vers des lieux d’hébergement qu’elle met à disposition ou aide à entretenir.
En 2018, la régie de transports avait ouvert le gymnase de la Porte de Choisy et opérait un “bus social”, offrant un hébergement d’urgence pour 90 personnes.
Un « win win » comme on dirait dans un tout autre milieu : en encadrant l’accueil, la régie s’assure que le réseau n’est pas détérioré. En rappelant avoir cosigné le Pacte parisien de Lutte contre la grande exclusion, la directrice de la RATP a annoncé la reconduction de l’action en 2019, en incluant des dispositions sanitaires et une meilleure prise en charge des femmes sans-abri, plus fragiles et trop souvent victimes de violences. Compte tenu de l’époque, voilà un secteur où la RATP a un métro d’avance.