Mi-art, miracle. Les solutions pour vivifier l’air ressemblaient jusqu’alors à de gros ventilateurs ou aspirateurs. Heureusement que certains designers ont un peu plus de goût que ça. C’est ainsi que nous arrive l’installation « Breath/ng » (« respire/r »), une structure de papier plié massive suspendue en spirale à six mètres du sol, autour d’une tige en fibre de carbone.

Côté artistique, l’œuvre est composée de 120 « feuilles » pliées à la main formant un ruban polyèdre de 175 m². Imposant et pourtant semblant flotter, il évoquera sans doute un gros nuage au-dessus de nos têtes, sans qu’on puisse décider si le maelstrom est menaçant ou protecteur. La réponse nous est fournie par son utilité : le matériau dont sont faites ces feuilles peut dépolluer l’air.

Émission impossible. Conçu par Dassault et la société Anemotech, ce matériau contient une nanomolécule capable d’absorber les particules toxiques dans l’air qui le traverse. Si l’on en croit ses inventeurs, la spirale bienfaitrice pourra nettoyer l’équivalent de pollution généré par le trafic de 90 000 voitures une fois installée dans Milan.

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C’est d’abord au musée que ce ruban magique est apparu, présenté pendant la Design Week, mais il pourrait bien être accroché dehors car la ville de Milan en a bien besoin : les smogs y sont récurrents et le niveau de pollution atmosphérique y est désormais régulièrement classé comme « inquiétant ». C’est l’architecte japonais Kengo Kuma qui lui vient en aide. Depuis vingt ans, cet architecte s’acharne à développer une architecture qui respecte, voire qui serve, la nature. Les Milanais pourront être reconnaissants.